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A Gao, les réseaux ne répondent plus

Depuis 2012, les populations de Gao n’ont plus eu accès à des services de qualité de la part des réseaux de téléphonie mobile. Le blogueur Anassa Maïga nous explique l’une des raisons.

 

Dans plusieurs villes du Mali, c’est la qualité d’Internet qui intéresse le plus les populations. Elles ont déjà accès à une bonne qualité des autres services de communication à savoir les appels et les SMS.

A Gao, chaque matin, la première inquiétude est de chercher à savoir avec lequel des réseaux (Malitel, Orange) on va devoir communiquer. Chaque jour, nous sommes obligés de naviguer entre ces deux réseaux. Difficile de communiquer sans que la ligne ne soit pas brouillée. On ne sait d’où ils sortent mais des bruits bizarres, inaudibles, s’en mêlent et font que c’est difficile de comprendre ne serait-ce qu’un seul mot de l’interlocuteur.

Installations vandalisées

À peine les utilisateurs ont accès à la 2G, alors que la 4G est déjà utilisée ailleurs. « Quand tu appelles des parents à Gao, ils sont toujours sur répondeur, injoignables, alors que les téléphones ne sont jamais éteints », témoignage un utilisateur.

Selon un technicien de la compagnie Sotelma Malitel, basé à Bamako, le problème de cette défaillance se situe au niveau des antennes-relais qui font l’objet de vandalisme de la part de certains bandits. « À chaque fois, nos installations sont vandalisées et nos matériels emportés. Souvent, certains nous appellent même pour nous menacer de payer pour ne pas qu’ils vandalisent les installations », explique-t-il.

En effet, les antennes-relais des réseaux sont installées dans des zones où il y a une faible ou relative présence de l’administration. Souvent, selon des témoignages, ce sont des éléments des groupes armés auxquels la surveillance de ces installations est confiée, qui les vandalisent pour récupérer certains matériels à vendre ou à utiliser.

Ainsi, à cause de ces actes de pillage des installations des réseaux de téléphonie, les populations continuent de payer tous les jours des unités de crédits ou de forfait Internet sans pouvoir en profiter. « Si une seule antenne est mise hors d’état de service, cela joue sur la qualité de tout le réseau », ajoute le technicien.

Surveiller les installations

Il rappelle aussi que des techniciens sont prêts à aller dans ces zones, malgré les risques pour réparer les antennes : « Nous avons l’habitude d’envoyer des techniciens pour aller réparer les antennes. Mais, ce n’est pas toujours facile, surtout que pour s’y rendre en sécurité et rapidement, il faut au moins un vol de la Minusma qui, hélas, ne sont toujours pas  faciles à trouver. »

En attendant qu’autorités et opérateurs de téléphonie trouvent la formule adéquate pour permettre aux populations de Gao d’avoir accès à des meilleurs services de communication, les groupes armés qui contrôlent doivent s’engager à surveiller les installations des réseaux dans l’intérêt des populations qu’ils prétendent représenter.

Source : benbere

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