La représentation de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Mali a commémoré le 48e anniversaire de l’Organisation sous régionale ce samedi 27 mai sous le thème « la CEDEAO des peuples : Paix durable, Prospérité Inclusive ».
La rencontre dinatoire était coprésidée par la secrétaire générale du ministère des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine et le représentant de la CEDEAO au Mali, respectivement Mme TANGARE Nèma GUINDO et Mario Gomez FERNANDEZ. Y ont également pris part, le doyen des diplomates de la CEDEAO, Birame Mbagnick DIAGNE ; le chef de la MINUSMA, El Ghassim WANE et bien d’autres personnalités du monde de la diplomatie.
Le 28 mai 1975, la CEDEAO a été créée, a rappelé M. FERNANDEZ, grâce au Traité de Lagos au Nigéria pour, explique-t-il, stimuler la coopération et l’intégration, favorisant ainsi la création d’une union économique ouest-africaine ; d’améliorer le niveau de vie de nos populations, d’assurer la croissance économique ; de promouvoir des relations saines entre ses États membres, et de contribuer au progrès et au développement du continent africain.
Regroupant 15 États de l’Afrique de l’ouest, le Mali occupe une place de choix au sein de la CEDEAO, étant l’un des États membres fondateurs, a affirmé le responsable de la CEDEAO, ajoutant que ce pays confronté à une situation particulière depuis plusieurs années a bénéficié de la mobilisation de l’ensemble de la Communauté à ses côtés.
Bien que contestée par une partie de la population, le diplomate sénégalais a pourtant déclaré que l’Organisation avait tout de même contribué au règlement de plusieurs contentieux politiques et crises sécuritaires dans la région. Ses réalisations les plus emblématiques dans ce domaine demeurent ses interventions au Liberia et en Sierra Leone dans le cadre de l’ECOMOG, a souligné M. DIAGNE.
Sur le plan économique, a-t-il continué, la mise en place de la carte d’identité biométrique et l’Assurance CEDEAO sont des éléments illustratifs de la vision très claire des dirigeants de l’Afrique de l’Ouest de faire de leur organisation, un mécanisme au service de ses 300 millions d’habitants. Ceux-ci peuvent se déplacer dans l’espace communautaire sans visa et le droit de résidence est utilisé dans plusieurs pays membres, a relevé M. DIAGNE.
Par ailleurs, le chantier le plus important engagé par les dirigeants de l’Organisation constitue la monnaie unique, a-t-il indiqué. Selon lui, ce processus a enregistré des progrès non négligeables et, espère-t-il, en dépit des contraintes, que ladite monnaie puisse être effective dans les années à venir.
Cependant, ces cinq dernières années, a constaté Birame DIAGNE, ont été quasiment les plus difficiles de l’existence de la CEDEAO car étant constamment tiraillé entre le souci de faire respecter les règles fondamentales qui guident son action et la satisfaction des aspirations légitimes d’une frange importante des peuples d’Afrique de l’Ouest.
Dans ce contexte, un débat sans complaisance est mené y compris parmi les dirigeants de la communauté, sur l’opportunité de réformer le Protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance. A l’épreuve des crises politiques et sécuritaires qui habitent la région, il est apparu la nécessité, selon le diplomate sénégalais, d’adapter ce mécanisme aux réalités du terrain.
Il dit être convaincu que s’ils parvenaient à la réalisation d’un tel chantier, ils pourraient se réjouir sans complexe des enseignements de ces crises.
« Ce n’est pas parce que nous traversons une crise que nous devons ignorer l’enjeu fondamental que représente notre organisation. Quasiment toutes les organisations de cette nature ont connu dans leur processus de consolidation, des crises de cette nature, mais pour être très optimisme, c’est à travers les épreuves qu’on se renforce », a-t-il conseillé.
Quant à la secrétaire générale du ministère des Maliens de l’Extérieur, dont le pays est toujours sous le coup de sanction de la CEDEAO, elle a réitéré que l’intégration africaine demeure sacrée pour le Mali.
« La vision malienne est celle d’une Afrique sans frontières qui doit avoir pour finalité : le bonheur, la prospérité et la bonne santé du corps continent. Pionnier du panafricanisme et membre fondateur de la CEDEAO, le Mali reste toujours membre actif de l’Organisation ouest-africaine. Il continuera toujours à jouer son rôle de premier plan dans la réalisation de la prospérité partagée de notre région », a martelé Mme TANGARE Nèma GUINDO.
PAR SIKOU BAH
Source : Info Matin