Conformément aux dispositions statutaires et réglementaires du parti présidentiel, le Bureau politique national du Rassemblement pour le Mali (RPM) a convoqué, les samedi 6 et dimanche 7 avril 2019, les 2 eme assises de son Comité central. Lesdites assises se sont au Centre International de Conférences de Bamako où leur ouverture a drainé du beau monde dont les présidents de fédération, les secrétaires généraux de section, les membres du Bureau Politique National, du Bureau national de l’Union des Femmes et Jeunes du RPM. Ont également convergé avec les militants et sympathisants du parti, des chefs d’institutions, ministres et députés membres du RPM et les 56 sections RPM. Le rendez- vous a été l’occasion pour le président du parti, Bokari Tréta, de redresser une vielle déclaration du président fondateur du parti, aujourd’hui, président de la république.
En effet, comme pour répondre à IBK qui, au lendemain de son élection
pour son premier mandat, déclarait que ce n’est pas le RPM qui l’a porté à Koulouba, mais plutôt le peuple, l’actuel président des Tisserands a laissé entendre que son parti n’a aucun doute qu’Ibrahim Boubacar Keita est son Ibrahim Boubacar Keita. «Il n’a été président que parce que nous l’avons voulu, et par nous. C’est nous qui l’avons fait sortir de l’Adema, l’avons envoyé en exil et, en son absence, avons bâti un appareil politique qui est devenu le plus fort au Mali», a-t-il martelé. Et Treta de rappeler les péripéties de l’élection présidentielle de 2002 à l’issue de laquelle le Rpm était en position d’insister sur sa victoire s’î n’avait mis le Mali au-dessus de tout. «De 2002 à 2013, nous étions dans l’opposition avec lui, nous avons tout vu et tout subi», a-t-il indiqué pour expliquer la légitimité des demandes actuelle du RPM notamment la jouissance de l’exercice du pouvoir en tant porteur des valeurs et du projet porté par IBK. Et de lancer ceci : «Quand nous avons le sentiment que nous n’avons pas ce mérite à hauteur d’entente, ça fait des frustrations».
Parlant de la marche populaire du vendredi 5 avril 2019, Tréta a laissé entendre que tout y concourrait, au regard notamment d’un front social en ébullition et des grèves à répétition.
De la situation politique du pays, il a déploré que la crispation reprenne en lieu et place de la décrispation qu’on avait senti venir grâce au leadership de son parti. «Ces situations, dit-il, ne peuvent pas nous laisser indifférents », a-t-il martelé avant de rassurer les militants que le BPN prendra ses responsabilités.
En outre, les assises ont été sanctionnées par une résolution dans laquelle le Comité Centrale du RPM, fait des propositions au gouvernement sur la situation sécuritaire, politique et économique du pays.
Face à la situation sécuritaire faite de multiples attaques perpétrées contre les forces maliennes et étrangères ainsi que les civiles, a l’absence totale de l’Etat sur des pans entiers du territoire, à l’impact de la crise sur l’économie du pays et l’évolution du front social depuis un certain temps et les difficultés d’application de l’accord d’Alger, le Comité Central demande le désarmement de tous les milices au Nord et au Centre du pays, l’implication des autorités coutumières et traditionnelle pour la résolution des conflits et la réduction du banditisme sporadique. Il invite également le gouvernement à ne pas encourager l’impunité dans le pays. Concernant la situation économique, le gouvernement est exhorté à renégocier des contrats miniers, à réduire le train de vie de l’Etat ainsi qu’au paiement de la dette intérieur.
Pour la décrispation du front social, les assises ont engagé le BPN à s’impliquer davantage en prenant l’angle avec les syndicats.
Et au gouvernement d’uniformiser les salaires par catégories, de réélire le statut de la fonction publique ainsi que de toutes les conventions collectives et d’organiser l’élection professionnelle en vue de maitriser le flux des syndicats.
De l’accord de la paix et de la réconciliation issu de processus d’Alger, le Comité Central, tout en félicitant le gouvernement pour les avancées, l’encourage à accélérer le processus des DDR.
Pour la révision de la constitution du février 1992, il a été recommandé l’institution d’un parlement bicamérale par la création d’une seconde chambre, la création d’une cour des comptes en conformité avec les engagements communautaires, la possibilité pour les citoyens ordinaires de saisine de la cour constitutionnelle, l’impossibilité de réviser le nombre de mandats du président de la République, etc.
Amidou Keita
Le Témoin