L’invité spécial des 50 ans du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) est le président Ibrahim Boubacar Keïta, désigné champion de la culture par ses pairs de l’Union africaine (UA).
Le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, a rencontré, hier, à la Primature, les cinéastes maliens qui doivent représenter notre pays à la 26è édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), prévue du 23 février au 2 mars prochain. La délégation des cinéastes était conduite par le ministre de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, accompagnée du directeur général du Centre national de cinématographie du Mali (CNCM), Modibo Souaré, des représentants d’organisations faitières du 7è art.
Le Premier ministre s’est réjoui de recevoir la délégation qui ambitionne de porter haut le 7è art malien au rendez-vous de Ouagadougou qui se tiendra dans un contexte spécial, notamment la célébration des 50 ans du festival. «Vous avez les encouragements du président de la République», a annoncé le chef du gouvernement, visiblement très détendu au contact des jeunes réalisateurs de notre pays.
Il faut préciser que le Fespaco de 2019 est une édition particulière pour notre pays parce que le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a été désigné par ses pairs africains comme coordinateur de l’Union africaine (UA) pour les arts, la culture et le patrimoine, en reconnaissance de ses efforts de promotion de la culture africaine, en général. Pour le Premier ministre, il était donc important d’échanger avec nos cinéastes et rappeler ce choix porté sur la personne du chef de l’Etat. «Je tenais à rencontrer la délégation car c’est un Fespaco, assez particulier avec la désignation du président, Ibrahim Boubacar Keïta par ses pairs de l’UA comme champion de la culture. Cette année, nos participants sont des jeunes et des femmes. Ce qui cadre avec la vision du président Keita. Je suis persuadé que la production sera à hauteur d’ambitions», a souligné Soumeylou Boubèye Maïga.
Pour lui, c’est une journée de fierté pour la culture avec la coïncidence de la rencontre littéraire qui va enregistrer la présidence du chef de l’Etat. Par ailleurs, il a exprimé l’attachement des plus hautes autorités à soutenir la culture malienne, notamment le cinéma qui exprime aussi notre identité culturelle. Il est aussi admis par tous que la promotion de la culture participe aussi du développement. Mais dans le contexte malien, la culture contribue aussi à l’instauration de la paix et de la cohésion nationale car le Mali est un pays de culture.
A ce propos, Mme N’Diaye Ramatoulaye a témoigné de sa reconnaissance au président de la République et au chef du gouvernement pour l’accompagnement constant du secteur de la culture. Elle a rappelé que, cette année, notre président est l’invité spécial du Fespaco tandis que son homologue rwandais, Paul Kagamé, est le parrain du cinquantenaire du festival. Elle a aussi présenté le nouveau directeur du CNCM, en charge d’organiser la participation de la délégation des cinéastes maliens au festival.
En outre, Mme le ministre de la Culture a expliqué avoir tout mis en œuvre pour mettre nos cinéastes dans de bonnes conditions de participation. Une particularité aussi relevée par le ministre de la Culture, c’est que cette année, les organisateurs de ce grand rendez-vous ont inscrit dans le programme : «La nuit du Mali» pour faire connaitre les productions cinématographiques de notre pays qui présentera 7 films en compétition. «Barkomo» ou la Grotte de Aboubacar Bablé Draba et Boukary Ombotimé, «Oumou, un destin arraché» de Gaoussou Tangara ou encore le documentaire du réalisateur Malick Konaté, intitulé : «Dawa», l’appel de Dieu et «Jamu Duman» (quel patronyme as-tu ?) du réalisateur Salif Traoré, «Le cireur d’à côté» de Tioye Coulibaly sont aussi des productions maliennes qui seront vues au Fespaco.
La délégation malienne à Ouagadougou est composée de plus de 150 personnes. Ce sera la plus grande participation jamais réalisée par notre pays à ce festival. Le porte-parole des cinéastes, Boubacar Sidibé, fraîchement décoré chevalier de l’Ordre national du Mali, a salué l’engagement des autorités pour la promotion du 7è art. «Les jeunes ont beaucoup travaillé et feront une participation de qualité», a-t-il annoncé.
Le film Barkomo est en lice pour l’étalon de Yennenga, le Grand prix du Fespaco. Le co-réalisateur de ce long métrage, Aboubacar Bablé Draba, a expliqué que son film traite de l’histoire de la fertilité d’une femme dogon. Il met l’accent sur plusieurs thématiques de brûlante actualité au centre du Mali avec les affrontements intercommunautaires, l’émancipation de la femme, les pratiques de rituelles ancestrales, entre autres. Quant au réalisateur de «Dawa», ila indiqué que son film montre le côté sombre des hommes et femmes qui se cachent derrière l’islam pour assouvir leurs desseins.
Amadou SOW
L’Essor