Une femme de 54 ans a été condamnée aujourd’hui en son absence à Nanterre à 18 mois de prison avec sursis pour avoir exploité une adolescente malienne de sa famille pendant cinq ans à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), l’astreignant à des travaux domestiques de l’aube à la nuit tombée.
Le tribunal correctionnel a suivi les réquisitions du procureur et assorti cette peine de 60.000 euros de dommages et intérêts pour la jeune victime, aujourd’hui âgée de 31 ans, et d’un euro pour le Comité contre l’esclavage moderne, qui s’était porté partie civile.
Lors de l’audience du 22 janvier, qui s’était tenue en l’absence de la prévenue et de son avocate, la plaignante avait évoqué la “promesse de vie meilleure” que constituait son départ du Mali en août 2000, à 13 ans, avec l’une de ses cousines éloignées.
Mais selon son récit, dès son arrivée, cette dernière lui a imposé de faire la cuisine, le ménage, les courses pour une maisonnée de neuf personnes dont cinq enfants, entre 15 et 18 heures par jour, sans repos ni rémunération. Très émue, elle avait raconté à la barre qu’elle prenait son repas après tout le monde “s’il en restait”, dormait sur un matelas en mousse posé sur le sol et essuyait coups et insultes dans ce huis clos domestique.
La prévenue a été condamnée pour “exécution d’un travail dissimulé”, “aide à l’entrée ou au séjour irréguliers d’un mineur étranger en France” et “soumission d’un mineur à des conditions de travail et d’hébergement indignes”.