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1153 personnes victimes de l’esclavage par ascendance, dans le cercle de Kita, quittent leurs localités : La CNDH invite le gouvernement et l’Assemblée nationale à adopter le projet de loi portant répression de cette pratique d’un autre temps

La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) a, à travers un communiqué, déploré les pratiques de l’esclavage par ascendance dans les communes rurales de Dindanko, Djougoun, Guémoucouraba dans le cercle de Kita, région de Kayes. Face à cette situation, la CNDH recommande au gouvernement et à l’Assemblée nationale l’adoption du projet de loi portant répression de l’esclavage et des pratiques assimilées.

 

1153, c’est le nombre de citoyens maliens qui ont fui leurs localités à cause de l’esclavage par ascendance dont elles sont victimes. Ce chiffre a été donné par la Commission nationale des droits de l’homme après avoir mené des investigations à Mambri, une commune du cercle de Kita où sont installées ces 1153 personnes. « La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) a effectué, du 6 au 7 juillet courant, une mission d’investigation à Mambri, une commune du cercle de Kita, dans la région de Kayes », lit-on dans le communiqué de Aguibou Bouaré qui ajoute : « Suite aux allégations relatives à l’arrivée dans ce village mille cinquante-trois (1153) personnes déplacées internes, dont 534 hommes, 619 femmes et 720 enfants, selon les témoignages reçus, toutes victimes de l’esclavage par ascendance dans les communes de Dindanko, Djougoun, Guémoucouraba du même cercle ».

La CNDH affirme, dans son communiqué, avoir constaté des violations graves des droits de l’homme dont sont victimes ces déplacés. Les communes de Dindanko, Djougoun, Guémoucouraba ne sont pas les seules où se pratique l’esclavage, d’autres cercles de la région de Kayes sont concernés. « De plus, des allégations récurrentes et persistantes font état d’esclavage dans d’autres localités (Diema, Yelimane, Nioro du Sahel…) où des personnes seraient privées de leurs droits élémentaires de cultiver leurs champs et/ou de réhabiliter leurs maisons qui est en pleine période hivernale », précise la CNDH.

Les recommandations de la CNDH 

Face à ces violations des droits humains qu’elle défend nuit et jour, la Commission nationale des droits de l’homme déplore, dans son communiqué, l’absence de mesures humanitaires d’urgences en faveur de ces personnes déplacées, en état de fragilité. La commission dirigée par Aguibou Bouaré recommande aux autorités compétentes de diligenter les procédures judiciaires pendantes devant la Justice de paix à compétence étendue de Toukoto, cercle de Kita, en lien avec les infractions constatées. Aussi, recommande-t-elle au gouvernement, d’appuyer en produits de première nécessité les déplacés et les populations hôtes de Mambri et d’augmenter la capacité d’accueil des établissements scolaires de la zone concernée, en prévision de la prochaine rentrée scolaire. Ce n’est pas tout, la CNDH invite « le gouvernement et l’Assemblée nationale à l’adoption du projet de loi portant répression de l’esclavage et des pratiques assimilées ». Elle a, enfin, réitéré son appel à l’attention du gouvernement à l’effet d’initier, dans les meilleurs délais, un dialogue inclusif en vue de la résolution durable de la question de « l’esclavage par ascendance » au Mali.

Boureima Guindo

Source : Le Pays

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