Le célèbre écrivain kényan Binyavanga Wainaina vient de dévoiler son homosexualité, devenant ainsi l’un des plus éminents Africains à en faire état publiquement.
L’écrivain a dévoilé son homosexualité dans son article « Je suis homosexuel, maman », publié le jour de son 43e anniversaire, le 18 janvier.
L’homosexualité est illégale au Kenya et dans de nombreux autres Etats africains et la révélation du Kenyan coïncide avec une montée des débats sur les droits des homosexuels dans plusieurs pays africains.
Le Nigeria a récemment voté une loi réprimant l’homosexualité, alors que le président ougandais a au contraire bloqué un texte similaire.
Wainaina avait critiqué la loi nigériane anti-gay, affirmant qu’elle « nous fait honte à nous tous, Africains”.
Sa décision a suscité des réactions mitigées parmi sur les utilisateurs kényans de réseaux sociaux, certains faisant l’éloge de son courage, d’autres affirmant que cette annonce pourrait susciter des réactions violentes.
‘Un chapitre perdu’
“Personne, personne, dans ma vie n’a jamais entendu cela”, écrit Wainaina dans l’article publié sur les sites Africa is a country et Chimurenga Chronic.
Son article a été façonné comme un « chapitre perdu » de ses mémoires publiée en 2011, intitulées dans leur titre original One day I will write about this place (« Un jour j’écrirai sur cet endroit »).
« Bien sûr, mes amis le savaient, mais j’avais caressé l’idée d’en parler publiquement depuis près de 8 mois », a-t-il déclaré au site GlobalPost lundi.
Binyavanga Wainaina avait reçu en 2002 le prestigieux prix Caine, récompensant une nouvelle africaine chaque année, pour son texte Discovering home (« Découvrir la maison »).
Au Kenya, les hommes et femmes homosexuelles risquent jusqu’à 10 ans de prison s’ils sont reconnus coupables d’homosexualité.
Une majorité des groupes religieux kényans et dans d’autres pays africains sont contre l’homosexualité, qu’ils qualifient de contraire aux valeurs africaines.
Les organisations de défense des droits de l’homme font au contraire campagne pour que les droits des homosexuels soient respectés sur le continent.