Le procureur avait requis cette peine contre Daniel O.. Le verdict est tombé en fin d’après-midi.
Au terme des plaidoiries et du réquisitoire, vu l’obscénité des délits sexuels commis par Daniel O., le doute qu’il a peut-être violé d’autres fillettes glace l’assemblée du tribunal du district de Zurich. Alors que les avocats des victimes énuméraient précisément les actes sexuels commis à plusieurs reprises sur les fillettes âgées entre 6 mois et 6 ans, le prévenu se montrait nerveux, passant presque frénétiquement ses mains dans ses cheveux et sur son visage.
Le procureur, Matthias Stammbach a décrit le violeur zurichois comme un menteur: “On ne sait de ce qu’il a fait, que ce que nous avons pu prouver pour l’instant.” Des preuves obtenues, notamment, grâce au travail du SCOCI, quand les spécialistes ont intercepté mails, images et vidéos. Lors des interrogatoires de l’enquête, le pédophile minimisait en effet ses actes en argumentant: «Quand je me déshabillais, une fillette se moquait de moi.»
Des culottes et des menottes
Ces petites filles que l’éducateur gardait dans le cadre de crėches ou à domicile en tant que baby-sitter étaient «émotionellement dépendantes de lui», a expliqué l’une des avocates des victimes. Dans le jeu malsain du “secret”, si sa victime ne faisait pas ce qu’il voulait, il lui disait qu’elle ne recevrait plus de cadeaux. Mais quand il allait jusqu’à pouvoir filmer ses abus sexuels avec sa victime, il la félicitait. Au vu des contenus des mails échangés avec d’autres pédophiles, vantant ses images et vidéos pédopornographiques, mais aussi du coffret retrouvé chez Daniel O. dans lequel se trouvaient un masque, un couteau, des culottes de fillettes et des menottes, on n’ose imaginer les actes qu’il aurait pu encore commettre.
Des blessures invisibles
Les avocats des victimes ont évoqué le traumatisme terrible pour ces sept fillettes qu’elles auront à supporter toute leur vie ou qui «ne se révélera qu’à leur puberté avec des conséquences psychologiques». Un médecin a comparé ce traumatisme à un accident mais où les blessures physiques ne se voient pas encore.
Le cas similaire d’un pédophile en Angleterre lui avait valu 35 ans de prison. Pour Daniel O., le procureur requiert 13 ans assorties de mesures institutionnelles en vue de continuer le suivi thérapeutique déjà entrepris. Le verdict sera prononcé dès 16h30.
source : lematin.ch