Ces incidents remontent à mardi soir et ont été révélés seulement hier, mercredi 29 janvier, par l’armée turque. Ce ne sont pas les premiers bombardements turcs en direction de la Syrie, ni même contre l’Emirat Islamique d’Irak et du Levant, indique l’armée turque qui dit avoir déjà procédé à des opérations similaires à deux reprises le 8 janvier 2014 et une fois le 15 octobre 2013.Ankara est de plus en plus préoccupée par la présence des brigades jihadistes liées à al-Qaïda le long de la frontière, dont tous les points de passage demeurent fermés.
Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Il est encore difficile de savoir précisément s’il y a bien eu provocation de la part des brigades jihadistes. Selon l’état-major de l’armée turque ces bombardements ont été menés en représailles à de tirs atteignant des véhicules militaires turcs, comme il y en a beaucoup le long de cette frontière.
La « riposte », dit le communiqué, a été immédiate contre ce convoi de l’Emirat Islamique d’Irak et du Levant, ciblé à la mitrailleuse lourde et au missile sol-sol tiré depuis des tanks. Le bilan humain n’est pas connu mais un pick-up, un camion et un bus auraient été détruits. De son côté, un combattant de l’Emirat Islamique d’Irak et du Levant évoque lui, sur son compte Twitter au nom d’Abu Layth Khorasani, une agression délibérée des Turcs privant ses hommes d’une « victoire certaine» contre les rebelles du Front Islamique, mais il nie tout tir de leur part en direction de la Turquie.
Une chose est sûre : la région, à 30 kilomètres à l’est du poste-frontière de Kilis, est le théâtre d’intenses combats qui ont fait fuir les populations turkmènes locales vers la Turquie. Ahmed Hasan Ubeyd, un porte-parole des Comités locaux de coordination à Alep, parlait hier, mercredi, d’une vaste offensive rebelle contre les positions jihadistes dans cette zone. C’est en tous cas, depuis l’automne et la prise de contrôle de la bande frontalière par les jihadistes liés à al-Qaïda, la quatrième fois que les militaires turcs ouvrent le feu sur des positions de cette faction que le Front Islamique, une coalition rebelle soutenue par Ankara, essaie de repousser sans grand succès jusque-là.
rfi