Une manifestation prévue ce jeudi à Agadez par le CRI, le Comité pour le renouveau et l’innovation, a été interdite par le maire, qui juge que le collectif n’a pas de statut réglementaire et doit d’abord être régularisé. Le CRI entendait manifester pour le respect des promesses du pouvoir actuel vis-à-vis de la région d’Agadez.
Le Comité pour le renouveau et l’innovation, qui regroupe une quinzaine d’ONG et d’associations de la société civile, entendait manifester, ce jeudi 30 janvier, à Agadez. Mais la manifestation a été interdite par le maire de la ville, Rhissa Feltou, le Comité pour le renouveau et l’innovation (CRI) n’a pas de statut réglementaire et doit, avant d’organiser une manifestation, être régularisé.
Joint par RFI, le secrétaire général du CRI, El Kontchi Mohamed Aoutchiki, ne cache ni sa surprise, ni son amertume face à cette interdiction. « On est surpris, complètement, et désolés de cette décision. Parce que nous, nous ne voulons pas entreprendre quoi que ce soit, si ce n’est pas dans la légalité », a-t-il déclaré. « Nous ne comprenons pas que des citoyens, de manière démocratique, se mobilisent et disent : ‘Voilà les problèmes (…)’ Et que l’on ne nous écoute pas », dénonce-t-il.
« Nous, nous disons que le système d’administration de la région d’Agadez n’est pas bon pour les gens d’Agadez. Les gens qui habitent dans la région d’Agadez ne trouvent pas leur compte dans les exploitations minières, dans divers secteurs, dans la gestion même de la ville », insiste-t-il.
Transfert de compétences au local
Pour le secrétaire général du CRI, « les gens protestent contre quelque chose qui peut se régler. Il n’est pas impossible, pour les responsables de ce pays, de nous amener un administrateur civil. (…) Ce n’est pas impossible, pour un régime démocratique, de transférer les compétences à nos élus locaux. »
El Kontchi Mohamed Aoutchiki accuse par ailleurs « des sociétés minières » de « dégrader notre environnement ». Les organisateurs ont annoncé leur intention de déposer une nouvelle demande de marche pacifique, pour le samedi 1er février, cette fois. « Nous, ici, on encaisse de la radiation. On ne peut pas accepter ça. On ne les a pas élus pour ça. Nous avons décidé de nous faire entendre ! Il faut qu’on nous écoute », martèle-t-il.