Au moins dix personnes ont participé à la série d’attaques qui ont fait 18 morts et six blessés jeudi dernier dans la banlieue de Sao Paulo, et les principaux suspects sont des membres des forces de l’ordre, ont affirmé les autorités.
Les attaques perpétrées par des hommes cagoulés et armés ont commencé dans un bar d’Osasco et ont continué dans le quartier voisin de Barueri. Elles ont eu lieu dans 10 endroits différents d’Osasco. Deux autres attaques ont été commises à Barueri, à la même heure.
Le secrétariat à la Sécurité de l’Etat de Sao Paulo dispose d’une liste d’au moins dix personnes – réparties en plusieurs groupes -, qui auraient participé aux fusillades, a rapporté la presse mardi.
La liste inclurait des policiers d’Osasco et des gardes municipaux de Barueri, mais leur identité n’a pas encore été révélée, précise la presse, citant le secrétaire à la Sécurité Alexandre de Moraes.
La chaîne Globo News avait retransmis des images de caméras de sécurité où l’on voyait un groupe cagoulé et armé entrer dans un bar et obliger les clients à lever les mains en l’air avant de les fusiller à bout portant.
“Il y a au moins dix criminels impliqués. Les images montrent qu’il y avait quatre personnes dans unePeugeot et deux autres sur une moto à Osasco”, a dit M. De Moraes.
Les attaques auraient été menées en représailles au meurtre d’un policier et d’un garde municipal de la région, selon une hypothèse des autorités de Sao Paulo.
“Ce n’est pas une nouveauté. Presque toutes les tueries survenues à Sao Paulo (sont commises avec) la participation de policiers militarisés (PM). La dynamique des exécutions, l’utilisation de cagoules, l’horaire, le grand nombre de victimes, tout indique un modèle qui se répète”, a déclaré à l’AFP Camila Dias, spécialiste en violence à l’Université de Sao Paulo.
Elle a expliqué qu’il s’agit de “groupes d’extermination” formés par des policiers et des agents de sécurité qui agissent pendant leurs jours de congés.
Ces tueries peuvent également être provoquées par des trafiquants de drogue.D’après l’ONG “Sou da Paz” (Je suis pour la paix) de janvier à juin de cette année ont été enregistrées dix tueries – avec au moins 3 morts – en banlieue de Sao Paulo, contre six l’an dernier à la même époque.