Des casques bleus de la Mission de maintien de la paix de l’Onu au Mali ont été déployés mardi autour de Kidal pour éviter de nouveaux affrontements entre séparatistes touaregs et miliciens pro-gouvernementaux alors que les discussions de paix prévues mercredi au Niger ont été annulées.
La recrudescence des violences entre combattants de la Plateforme, une alliance de milices pro-gouvernementales, et séparatistes de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) compromet la mise en oeuvre de l’accord de paix conclu en juin à Alger, que les deux parties et le gouvernement de Bamako ont pourtant signé.
Le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), principale milice pro-gouvernementale, s’est emparé lundi de la ville d’Anefis après avoir repoussé, selon lui, une attaque de la CMA dont il menace désormais le principal bastion, Kidal.
“Les violences constituent une violation flagrante du cessez-le-feu et de l’accord de paix”, a déploré la Mission des Nations unies (Minusma) dans un communiqué.
La Minusma a appelé les deux camps à revenir sur les positions qu’ils occupaient le 15 août et a annoncé la mise en place d’un cordon de sécurité de 20 km autour de Kidal pour éviter la contagion des violences et protéger la population civile de la ville.
En cas de violation de cette zone de sécurité par les miliciens de la Plateforme ou ses alliés, elle a promis de réagir “conformément à son mandat”.
Le secrétaire général du Gatia, Fahad Ag Almahamoud, a critiqué cette initiative de la Minusma, disant “ne pas comprendre” que les casques bleus aient abandonné une partie du territoire malien à un groupe rebelle.
Un journaliste de Reuters a constaté que les séparatistes de la CMA renforçaient leurs positions autour de Kidal mais aucun nouveau combat n’a été signalé mardi.
Le Niger, qui devait accueillir mercredi de nouvelles discussions de paix, a cependant annoncé leur annulation faute de participants, les représentants des deux camps ayant invoqué les combats des derniers jours.
Ces négociations visaient à remettre sur les rails l’accord d’Alger afin de permettre à l’armée de Bamako de concentrer son action contre les mouvements islamistes.
(Tiemoko Diallo; Henri-Pierre André, Bertrand Boucey et Tangi Salaün pour le service français)