Pour le blogueur Ousmane Makaveli, la jeunesse qui constitue le vivier de la contestation n’est pas audible au sein du mouvement de contestation. Elle ne doit pas seulement être vue comme une force à mobiliser pour investir les rues.
S’il y une chose sur laquelle l’unanimité semble dégagée aujourd’hui, c’est de dire que le Mali ne va pas très fort. La contestation du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) doit son succès au fait qu’elle porte les frustrations et les mécontentements d’une grande partie des populations, surtout de sa jeunesse qui constitue le vivier de la contestation.
Malgré tout, il est triste de constater que la jeunesse est faiblement audible lors des discussions, y compris avec le pouvoir et la médiation internationale. Même si le M5-RFP prétend être aussi leur porte-voix, je pense que c’est aux jeunes de prendre leurs responsabilités, de parler en leur propre nom et de proposer aussi des solutions.
La contestation du M5-RFP met à nu les profondes tares dans la gouvernance au Mali et, de ce point de vue, est légitime et importante. Toutefois, sans vraiment recentrer le débat sur les individus, il faut faire attention aux personnes qui incarnent cette lutte. Certains jeunes en première ligne sont aussi des anciens collaborateurs du régime et ont profité du système.
Jeunesse plurielle
La jeunesse ne se traduit pas seulement par l’âge mais également l’éthique, la volonté, le courage, surtout la fraicheur dans les idées, l’aptitude à proposer, porter et défendre des projets ambitieux et innovantes.
La jeunesse ne doit pas seulement être une force qu’on mobilise pour investir les rues. Elle doit être aussi le cerveau qui propose des pistes de solutions. L’intelligence qui dessinera le futur du Mali. Elle doit conquérir et assumer sa place lors des discussions. Aujourd’hui, plus que jamais, c’est aux jeunes de s’approprier la lutte pour l’amélioration de la gouvernance.
Elle est forte, courageuse, mais surtout plurielle la jeunesse du Mali. Assurons-nous de savoir que cette diversité des opinions se reflète dans les solutions proposées. On ne peut arriver à un Mali stable et émergent sans prendre en compte cette dimension de pluralité. « Le M5-RFP devrait inclure le genre (hommes, femmes), plusieurs dimensions ou échelles (rural, urbain, diaspora) dans son combat pour construire un avenir meilleur. Elle devrait être porteuse de combat en continuité permanente sur le cours terme et long terme. », écrivait le jeune étudiant Seyba Sima, au cours d’une discussion sur Twitter.
Source : Benbere