La crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus continue de secouer le monde. En plus de se calfeutrer, les pays ont dû recourir à des mesures drastiques (gestes barrières, restrictions à la circulation…) pour limiter la propagation du virus et atténuer ses effets, notamment sur le plan économique. Partout dans le monde, les entreprises sont frappées de plein fouet par la Covid-19 et la crise conjoncturelle a plongé plusieurs millions de personnes dans le chômage technique ou partiel et a entraîné des réductions d’effectif à travers le monde, indique l’Organisation internationale du travail (OIT).
La Covid-19 accentue le chômage et la précarité des travailleurs, «164 millions de travailleurs migrants, soit 4,7 % de la main d’œuvre mondiale sont menacés», précise l’organisation onusienne. Comme partout ailleurs, la main d’œuvre est menacée au Mali, mais certaines entreprises se battent tous les jours pour préserver le travail de leurs employés. Parmi ces entreprises, on peut citer la société du Pari mutuel urbain (PMU-Mali). Dès l’apparition de la Covid-19 en France, les courses hippiques ont été suspendues dans ce pays et on pensait que cette situation allait avoir des répercussions sur le PMU-Mali.
Il n’en sera rien puisque la direction de cette société s’est tout de suite rabattue sur d’autres pays notamment l’Afrique du Sud et la Suède pour pouvoir continuer ses activités et épargner ses employés du chômage forcé qui se profilait à l’horizon.
«Nous prenons des mesures de manière à gérer l’entreprise en bon père de famille. Nous avons déjà eu missions de secours lorsque les courses françaises ont été suspendues au début de la crise sanitaire. Si ce scenario devait se reproduire en France, il n’y aurait pas de rupture de l’exploitation au niveau de PMU-Mali qui conduirait à une cessation d’activités. Donc, le salaire et les emplois seront pérennisés», se réjouit aujourd’hui le directeur général de PMU-Mali, Vital Diop.
Parlant de la persistance de la pandémie, le directeur général du PMU-Mali ne s’inquiète pas outre mesure et assure que la société honorera tous ses engagements, y compris la revalorisation du salaire des travailleurs de la société. «Nous avons signé un protocole la semaine derrière qui atteste que cette valorisation salariale aura lieu à partir du mois d’octobre prochain avec un rappel sur les neuf mois précédents», annonce Vital Diop.
La conseillère en communication auprès de la direction générale de la société abonde dans le même sens. «À ce jour, aucun retard ou suspension de salaire n’est à déplorer ici. Malgré le réaménagement du temps de travail, PMU-Mali n’a pas touché au salaire des agents. Le réaménagement du temps de travail a été fait en collaboration avec le comité syndical», a indiqué DFS, précisant que les travailleurs permanents sont représentés par la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM). Selon le secrétaire général du comité syndical, Fadama Keita, les travailleurs de PMU-Mali ont été traumatisés, en apprenant la suspension des courses françaises en avril dernier à cause de la pandémie.
«Nos courses étant directement liées à celles de la France, les employés ne savaient pas comment cette situation allait être gérée. Mais, grâce à la réaction des responsables de la société, ce choc émotionnel fut très vite amorti. Avec beaucoup d’imagination et de promptitude, la direction a proposé des alternatives à la suspension de la course française», a confié le syndicaliste.
Fadama Keita a confirmé que la Covid-19 n’a entraîné aucune réduction de salaire ou de primes du personnel. Mieux, soulignera le syndicaliste, depuis la création du syndicat il y a 25 ans, la direction de la société a toujours respecté la liberté syndicale au sein de l’entreprise. «Aujourd’hui, tous les travailleurs permanents et non permanents bénéficient de la couverture sociale», complètera le secrétaire général du comité syndical.
Depuis 13 ans, le quadragénaire I. T. travaille au Pari mutuel urbain, comme chauffeur. «Je suis inscrit à l’institut national de prévoyance sociale (INPS) et je n’ai jamais eu de difficultés concernant le paiement de mon salaire. Je remercie le syndicat et la direction pour leurs efforts respectifs», a témoigné I.T. alors que S. A. D. responsable de kiosque à Badalabougou indique qu’elle est inscrite à l’Assurance maladie obligatoire (AMO). «Je travaille à PMU-Mali depuis 8 ans.
Grâce à la société, je suis inscrite à l’AMO, ce qui permet à mes enfants et à mon époux de bénéficier de cette protection sociale ô combien importante. Nous employés de la société, nous nous réjouissons de la bonne collaboration entre le comité syndical et la direction générale», a confié notre interlocutrice.
Aboubacar TRAORÉ
Source : L’ESSOR