Dans un tournant majeur de la vie politique nationale, le président de la Transition, le Général Assimi Goïta, a pris un décret historique portant dissolution de tous les partis politiques et associations à caractère politique en République du Mali. Cette décision a été rendue publique lors d’un Conseil des ministres extraordinaire tenu le mardi 13 mai 2025, et relayée le soir même à la télévision nationale, l’ORTM, à travers un flash spécial.
Bamada.net-Sur le plateau de l’ORTM, le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politiques et du Soutien au processus électoral, M. Mamani Nassiré, a lu le Décret n°2025-0339/PT-RM du 13 mai 2025, officialisant cette mesure d’envergure. Le texte s’appuie sur de nombreuses dispositions légales et réglementaires, notamment la Constitution, la Charte de la Transition, la législation sur les partis politiques, les associations, la défense nationale, la liberté de réunion, et les consultations tenues récemment avec les forces vives du pays.
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Les dispositions clés du décret
Article 1 :
Tous les partis politiques et les organisations à caractère politique sont dissous sur toute l’étendue du territoire national.
Toutefois, les personnes désignées dans les institutions politiques ou administratives de l’État par des partis peuvent poursuivre leur mission, sans toutefois se réclamer de leur appartenance politique.
Article 2 :
Le décret interdit notamment :
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Toute réunion de membres des partis ou associations dissous ;
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Toute mise à disposition de locaux ou moyens matériels à des fins politiques ;
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Toute activité menée en tant que fondateur, président, directeur ou administrateur de ces organisations dissoutes ;
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De manière générale, toute action visant à poursuivre ou recréer une activité politique sous une autre forme.
Contexte et justifications
La décision du chef de l’État intervient à la suite des consultations nationales tenues les 16 et 17 avril dans les régions et le district de Bamako, ainsi qu’avec les Maliens établis à l’extérieur, puis les 28 et 29 avril 2025 à Bamako pour la phase nationale. Ces assises ont mis en lumière une volonté populaire exprimée pour une refondation profonde de l’espace politique malien, jugé source de blocages, de divisions et de fragilité de l’État.
Le décret évoque également des impératifs de sécurité, de stabilité nationale et d’unité du pays, en cette période cruciale de la Transition.
Une onde de choc dans la classe politique
Si les autorités de Transition justifient cette mesure par la volonté de « refonder la gouvernance politique », plusieurs acteurs politiques et organisations de la société civile ont commencé à exprimer leur inquiétude, parlant d’une mise entre parenthèses prolongée de la démocratie pluraliste.
Des réactions internationales sont également attendues dans les heures et jours à venir, notamment de la CEDEAO, de l’Union africaine et des partenaires traditionnels du Mali.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net