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Crise politique au Mali : les partis politiques annoncent une mobilisation d’ampleur face à la menace de dissolution

La scène politique malienne entre dans une zone de turbulences. Dans une décision qui s’annonce comme un tournant historique, les partis politiques ont convoqué un grand rassemblement pour ce samedi 3 mai 2025, au Palais de la culture Amadou Hampâté Bâ, en réponse à ce qu’ils qualifient de « tentative de liquidation de l’ordre démocratique » par les autorités de la transition. Cette décision a été entérinée à l’issue d’une réunion exceptionnelle tenue ce jeudi 1er mai à Bamako.

image d’illustration

Bamada.net-L’annonce intervient trois jours après l’abrogation officielle de la loi sur la charte des partis politiques, une mesure gouvernementale qui suscite un profond malaise au sein de la classe politique. Réunis en urgence au Centre international de conférences de Bamako, plusieurs responsables de formations majeures ont analysé les implications de cette décision, jugée lourde de conséquences pour la démocratie malienne.

Une démocratie en danger ?

Selon les informations recueillies par Bamada.net, les discussions se sont concentrées sur le projet de loi visant à dissoudre les partis politiques et à supprimer le statut du chef de file de l’opposition. Pour les leaders politiques présents, cette démarche représente un net recul démocratique, contraire aux principes de pluralisme consacrés depuis les années 1990.

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« Ce n’est pas seulement une attaque contre les partis, mais contre la République elle-même », affirme un ancien ministre présent à la réunion. L’ensemble des participants ont convenu d’organiser une manifestation publique de résistance, avec pour mot d’ordre : « Défendons les acquis démocratiques ».

Une riposte populaire… mais contestée

Le meeting de samedi, prévu à partir de 14h, entend rassembler toutes les sensibilités politiques opposées à la démarche gouvernementale. Des mobilisations sont en cours dans plusieurs communes du District de Bamako et dans les régions. De nombreuses voix au sein de la société civile, des syndicats et des mouvements citoyens se joignent à l’appel.

Cependant, la contestation de cette initiative se manifeste aussi bruyamment, notamment au sein de la jeunesse. Déjà ce vendredi soir, un groupe de jeunes manifestants, originaires de Badalabougou et des quartiers environnants, s’est massé devant le Palais de la culture, exprimant son rejet de la tenue du meeting.

Pour eux, les partis politiques sont disqualifiés moralement, accusés d’avoir trahi les espoirs des Maliens depuis trois décennies. « Les mêmes qui ont dirigé ce pays pendant trente ans sans résultat veulent revenir nous parler de démocratie ? », lance un manifestant interrogé par Bamada.net.

Biton Mamary Coulibaly dans la contestation

Fait marquant, Biton Mamary Coulibaly, membre influent du Conseil national de Transition (CNT), s’est joint aux protestataires. Devant les caméras, il a exprimé sa ferme opposition à la mobilisation annoncée : « Ce ne sont pas les militaires qui ont exigé la dissolution des partis. C’est une demande claire du peuple malien, exprimée à travers les concertations nationales. Ceux qui veulent manifester vont à contre-courant de cette volonté populaire. »

Sa prise de position a suscité de vifs débats, certains y voyant une volonté d’étouffer la liberté d’expression, d’autres saluant une démarche de clarification politique.

Une capitale sous haute tension

À Bamako, l’atmosphère est lourde. Plusieurs habitants craignent des débordements en marge du meeting. Des appels à la retenue ont été lancés par des personnalités religieuses et coutumières. La crainte d’un affrontement entre pro et anti-partis politiques plane, d’autant plus que les forces de sécurité se veulent discrètes, mais prêtes à intervenir.

Dans les rues de la capitale, des panneaux et banderoles commencent à fleurir. Certains clament « Liberté, démocratie, multipartisme », d’autres, dans une contre-campagne spontanée, affichent : « Halte aux manipulateurs, le peuple veut le changement ! ».

Une journée cruciale pour l’avenir politique du Mali

Cette manifestation du 3 mai ne sera pas une simple marche de protestation. Pour les organisateurs, elle constitue une épreuve de force politique et une tentative de relégitimer les partis dans un paysage en recomposition. Pour leurs opposants, c’est un baroud d’honneur d’une classe politique dépassée par les aspirations actuelles du peuple malien.

Quoi qu’il en soit, cette journée pourrait marquer un tournant décisif dans l’histoire politique contemporaine du pays. Dialogue, confrontation ou répression ? Le choix appartient désormais aux différents acteurs, mais aussi à la sagesse collective des citoyens.

Le Mali, déjà fragilisé par l’insécurité, les difficultés économiques et les tensions sociales, ne peut se permettre une nouvelle fracture. Tous les regards sont donc tournés vers ce samedi où le destin du pluralisme politique malien pourrait se jouer… ou vaciller.

 

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Ladji Djiga Sidibé

 

Source: Bamada.net

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