Sis à quelques kilomètres du palais présidentiel, les locaux de la Direction nationale de l’éducation non formelle et des langues nationales ont servi de cadre, lundi 28 avril dernier, pour le lancement des travaux de la Semaine mondiale d’actions pour l’éducation. Organisée chaque année par la Coalition des Organisations de la société civile pour l’éducation pour Tous au Mali (COSC-EPT/Mali), l’édition 2025 a été placée sous le thème, « Education transformatrice : enjeux et défis pour un développement durable ». C’était sous l’égide de M. Mahamadou Ongoïba, coordinateur national de la Coalition qui était accompagné de M. Sadia Mangassouba, un des responsables de la Coalition…
Les travaux de l’édition 2025 de la Semaine Mondiale d’Action pour l’Education Pour Tous (EPT) ont consisté à inciter les décideurs à promouvoir l’éducation transformatrice dans le système éducatif du Mali, à rappeler la genèse de cette campagne ainsi que du thème choisi pour l’année 2025, à animer une conférence de presse sur l’éducation transformatrice en tant qu’une alternative pour un développement durable, de promotion de paix et de cohésion sociale pour des fins de médiatisation. Aussi, il s’agissait d’Influencer ou de plaidoyer auprès des plus hautes autorités éducatives en vue de leur engagement pour l’intégration effective de l’éducation transformatrice dans le système éducatif. Selon le coordinateur national de la Coalition, plus de 70 % de citoyens maliens sont analphabètes. Il s’agit, a précisé Mahamadou Ongoïba, des gens qui n’ont aucune compétence en lecture, en écriture et en calcul en français (langue officielle), ni dans aucune des langues étrangères, mais aussi dans aucune des langues nationales. Mieux, la majorité de cette masse critique d’analphabètes sont des femmes et vivent surtout en milieu rural où l’accès aux services sociaux de base (SSB), à savoir l’éducation, la santé, l’eau potable etc.., reste à repenser. Dans son intervention, le responsable a rappelé que l’éducation a un énorme pouvoir de transformation des réalités. L’éducation transformatrice est au cœur du plaidoyer de la CME. En défendant le rôle transformateur de l’éducation, la CME conteste les tentatives visant à définir l’éducation uniquement comme un ensemble étroit de résultats d’apprentissage. En clair, poursuivra le coordinateur national, l’éducation transformatrice est le moteur de la justice sociale, du développement durable et de la liberté individuelle et collective. Elle devrait, de manière significative, contribuer à la paix en tant que moyen de construction des valeurs, des connaissances, des attitudes, des compétences et des comportements permettant de vivre en harmonie avec soi-même, avec les autres et avec l’environnement. Pour gagner ce pari, l’intervenant n’a daigné mettre un accent particulier sur la volonté politique, le changement de leadership et d’attitude, l’adaptation du système éducatif aux valeurs sociétales et culturelles, la valorisation des langues nationales…
Genèse de l’évènement
Cette semaine rappelle aussi un moment historique qui a eu lieu à Dakar, au Sénégal, en 1999, lorsque des mouvements et organisations de la société civile (OSC) de différents continents ont uni leurs efforts pour parler d’une seule voix en faveur de l’éducation pour tous (EPT). Ce geste s’est soldé par l’adoption du plan d’action de Dakar en 2000. Des propos du coordinateur national, cette édition 2025 marque également la 22e campagne annuelle d’une semaine coordonnée par la CME et célébrée dans le monde entier par les mouvements et les défenseurs de l’éducation. Cela, a indiqué Mahamadou Ongoïba, pour rappeler aux gouvernements, aux décideurs et aux autres parties prenantes de respecter les engagements mondiaux en faveur de l’éducation pour tous. Aussi membre de la coalition, Sadia Mangassouba dira que L’EPT a été convoquée pour la première fois à Jomtien, en Thaïlande, puis à Dakar, au Sénégal et réitérée sous le nom d’Éducation 2030 à Incheon, en Corée du Sud avant d’être intégrée en tant qu’ODD 4 dans l’agenda 2030 des ODD en 2015. Trois décennies après Jomtien, poursuivra le responsable, même si des progrès ont été accomplis, les obstacles à l’éducation persistent. En 2023, l’UNESCO a indiqué que 250 millions d’enfants n’étaient toujours pas scolarisés et que 773 millions d’adultes dans le monde, principalement des femmes, ne possédaient toujours pas les compétences de base d’alphabétisation. C’est partant de cette raison que la Coalition des Organisations de la Société Civile pour l’Education Pour Tous au Mali (COSC-EPT / Mali) célèbre la Semaine Mondiale d’Action pour l’Education Pour Tous (EPT) ce, en vue d’engager un plaidoyer à l’endroit des plus hautes autorités du pays à propos des engagements nationaux, sous-régionaux et internationaux auxquels elles ont souscrit lors du Sommet sur la transformation de l’éducation (TES), a conclu Sadia Mangassouba, estimant que la volonté politique manquait à ce niveau au Mali.
Mamadou Diarra
