Dans une situation de crise aiguë, en tant que citoyens, nous avons des devoirs envers la Nation, malgré nos déboires. Les urgences se succèdent à un rythme infernal, laissant souvent très peu de répit. Qui plus est, les urgences varient d’un individu à l’autre, d’un milieu à l’autre. Il y a surtout ceux qui crient beaucoup, qui se plaignent de tout et de rien, pensant qu’il n’y a pas plus malheureux qu’eux.
A côté d’eux, il y a certains qui gardent le silence, un silence qui cache souvent de grosses tempêtes intérieures. Car après tout, aussi forts sommes-nous que nous n’en sommes pas moins vulnérables. Face aux difficultés innombrables et paraissant insurmontables, la foi peut vaciller et l’espoir être mis en berne. Des moments durant lesquels on a plus tendance à voir plus les défauts que les efforts.
Il y a des instants où l’on se sent tellement impuissant qu’on se dit à quoi bon parler ? Comment pouvoir trouver les mots pour expliquer l’inexplicable ? Les pesanteurs de la vie étant ce qu’elles sont, il nous arrive de ne pas bien distinguer le futile de l’utile. Mais avoir le dos au mur face aux difficultés ne signifie pas, de façon fatidique, une fin. Cela peut nous inciter à nous réinventer pour une renaissance.
C’est quelque part l’école de la vie, entre devoirs et déboires. Et on ne peut s’empêcher de faire siens ces propos du chanteur qui disait : « à l’école de la vie, y’a des matières obligatoires. Et certains cours sont en option pour te former à ton histoire. La vie démarre souvent avec le prof d’insouciance, il est utile, il t’inspire et puis il te met en confiance. Mais juste après vient le cours des responsabilités. Tu découvres les maux de tête et les premiers contrôles ratés. Le cours de curiosité est un passage important, en le comprenant assez tôt, on gagne pas mal de temps ». Et les autres cours vont se succéder jusqu’à la fin de notre vie. C’est pourquoi les sages disent qu’on ne cesse jamais d’apprendre et que chaque évènement, heureux ou malheureux, constitue des leçons de vie.
Puissions-nous tirer les leçons de tout ce qui nous arrive avec discernement et sans passion. Puissions-nous savoir nous remettre en cause, sans parti pris et chercher à gommer ce qui ne va pas afin de laisser briller le meilleur de ce qu’on a en nous. Entre devoirs et déboires, il y a les hauts et les bas, des bas qui doivent servir de tremplin pour mieux rebondir et prendre de la hauteur.
Salif SANOGO
Source: L’Aube