Ces derniers temps, tout le Mali ne dit autre chose que les caisses sont vides. Mais, dans un langage cru, le ministre de l’argent, au cours d’une conférence de presse tenue le week-end dernier, vient de dire à son tour que les caisses de l’Etat malien sont vides « Oui, il y a une tension des trésoreries, il n’y a pas d’argent », a-t-il dit. Plus grave, plus douloureux, plus pénible, il a ajouté que cela ne constituait pas un problème parce que la signature du Mali était valable.
C’est-à-dire qu’on acceptait de prêter de l’argent au Mali. Ainsi, les caisses sont tellement vides que la seule alternative était d’aller chercher à emprunter de l’argent sur le marché international. Où est parti l’argent public. ? Il a pris quelle direction jusqu’à aller se mettre la corde au cou ? se demandent les citoyens et contribuables maliens. S’endetter au nom des maliens pendant que l’argent public a été dilapidé, gaspillé sous les yeux du ministre qui est le seul responsable de cette situation. Il doit répondre de ses actes. Il a échoué. Il doit tirer les conséquences et faire ses valises. Dans un pays sérieux, il aurait démissionné ou aurait été contraint à la démission mais c’est le Mali, un pays de toute sorte de bassesse !
Devant les responsables du FMI et un nombre impressionnant de journalistes, le ministre de l’Economie et des Finances, Boubou Cissé a étalé à la face du monde le vrai visage de son incompétence. Acculé et en panne de solutions face à la tension de trésorerie à cause de la mal gouvernance, de la gestion clanique et familiale des ressources publiques, il a avoué : « Oui, il y a tension de trésorerie » et d’ajouter : « Si on ne fait pas ça, c’est Bamako qui est dans le noir »
A la barre de l’auto défense en cherchant en vain des justifications à la casse de la tirelire publique par les vautours, le ministre a été obligé d’évoquer le casde la fournitured’électrique qui fait défaut et l’EDMest gravement déficiente mais aussi insolvable ce qui a obligé les autorités à soutenir la société. Mais à voir de près si l’EDM est dans cette situation, c’est le résultat de la mauvaise gestion des ressources financières et humaines au sein de cette boîte où certains agents ne connaissent pas la couleur d’une facture d’électricité. Nous savons de quoi nous parlons. En plus du non-paiement des factures d’électricité de la part de l’Etat lui-même. Que voulez-vous ? Au Mali partout il y a les trous !
Donc une autre source de disette dans les caisses de l’Etat est le fait que ce dernier est obligé de porter financièrement l’EDM sur le dos. Est-ce que c’est seulement cette justification d’assistance qui a vidé les caisses de l’Etat ? La question mérite d’être posée.
En plus de l’électricité, le ministre a également parlé des subventions accordées par l’Etat afin de maintenir les prix du carburant au niveau actuel. Des futilités ! Cela fait combien d’années que l’Etat subventionne le carburant ? On a beau fait, on ne saurait cacher le soleil par la main ! Le mensonge ne résoudra rien, Boubou Cissé a échoué sur toutes les lignes, il doit tirer les conséquences et laisser sa place à un cadre plus valeureux que lui. Le Mali n’en manque pas.
A la lecture des propos de désespoir de l’éternel ministre de l’Economie et des Finances, les maliens ne sont pas sortis de l’auberge. Boubou Cissé vient de montrer lui-même qu’il n’est pas l’homme de la situation, l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Sachant bien qu’il est à ce poste par le seul lien de parenté sinon ce n’est pas la compétence. A quoi ça sert donc de garder un incompétent ? Boubou Cissé est désormais à visage découvert. Le Premier ministre, surtout le président de la République doit mettre de côté les relations de parenté, famille et regarder l’intérêt général. C’est le pays qui est dans le trou à cause du mauvais management de Boubou Cissé. Il est temps de le changer avant qu’il ne soit trop tard. A bon entendeur salut !
L’économie malienne est en dépression ?
Actuellement, on dit bien que les caisses sont vides, mais on ne dit pas que l’économie malienne est en dépression. Les dépenses inutiles ne vident pas les caisses, elles retardent le développement du pays car ces ressources peuvent être affectées efficacement dans d’autres secteurs.
Les dépenses des élections présidentielles ne vident pas aussi les caisses car elles sont prévues au budget dont les recettes prévues n’ont pas signalé d’alerte de régression.
L’austérité intervient quand l’Etat de l’économie le permet, sinon ça peut produire l’effet inverse c’est à dire ralentir l’économie. Avec une croissance économique appréciable constatée dont le président de la République en a été félicité par ses homologues de la CEDEAO, le Mali n’a pas besoin d’austérité, mais de gestion rationnelle de ses ressources.
Les caisses sont vides car on a puisé dedans. Les délinquants au sommet de l’État ont placé des sommes colossales dans les paradis fiscaux pour se garantir une vie meilleure après le pouvoir.Ces délinquants pensent que c’est normal de se servir dans les caisses de l’État quand on occupe la haute fonction. Ils ont préféré prendre des dispositions pour éviter toutes surprises comme dans certains pays voisins ou de la sous-région. Qu’ils rendent aux maliens leurs argents !
Seydou Traoré
Source: L’Humanité