Un travailleur humanitaire soudanais a été tué dans une attaque au Darfour, a indiqué l’ONU, ce qui porte à quatre le nombre de travailleurs humanitaires ayant péri cette année dans cette région de l’ouest du Soudan en proie à une insécurité et une instabilité croissantes.
L’attaque a eu lieu le 23 octobre à une quinzaine de km au sud-ouest de Nyala, la deuxième ville du Soudan, a rapporté le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) dans son dernier bulletin hebdomadaire tard jeudi soir.
Selon Ocha, le président de l’organisation caritative soudanaise Al-Sugia, a été tué par des assaillants non identifiés.
« Un autre employé d’Al-Sugia à bord du véhicule ainsi qu’un officier de la police ont été blessés quand les assaillants armés leur ont tendu une embuscade et se sont emparé de leur véhicule », selon Ocha.
En juillet, deux employés locaux de l’ONG internationale World Vision étaient morts durant des combats à Nyala, que les autorités ont imputé à des « divergences » entre membres des forces de sécurité.
En juin, un infirmier soudanais travaillant pour une agence d’aide internationale a été tué par une balle perdue chez lui dans un camp de déplacés dans le Darfour-Centre.
La rébellion se poursuit au Darfour contre le gouvernement central depuis qu’en 2003, des rebelles issus de tribus locales se sont soulevés contre Khartoum pour dénoncer la domination des élites arabes, déclenchant un long conflit dévastateur qui a fait au moins 300.000 morts et 1,8 million de déplacés au Darfour, selon l’ONU. Khartoum parle de 10.000 morts.
Selon la mission de maintien de la paix de l’ONU-Union africaine au Darfour (Minuad), les rivalités entre tribus arabes jusqu’à présent alliées de Khartoum sont la principale source du regain des violences cette année au Darfour.
Les tribus se battent essentiellement pour la terre, l’eau et les droits miniers.