Tous les partis politiques ainsi que les organisations à caractèrepolitique sont désormais dissous sur l’ensemble du territoire national. La décision fait suite à la validation hier de l’abrogation de la charte des partis politiques par le conseil national de transition.
Le décret pris au conseil des ministres et signé par le chef de l’État a été lu à la télévision nationale par le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des réformes politiques et du soutien au processus électoral. « Toute activité, réunion ou manifestation liée aux partis dissous est interdite, sous peine de sanctions prévues par la législation en vigueur », précise le décret qui ajoute que cette abrogation s’accompagnera prochainement d’une loi de substitution qui va venir remplacer cette charte.
Cette dissolution intervient après que le Conseil national de la transition a validé la suppression de la charte des partis politiques et la loi portant statut de l’opposition politique. Les membres de l’organe législatif de la Transition ont voté à 130 voix pour, 2 contre et 0 abstention le projet de loi portant abrogation de la charte des partis.
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Pourtant, Souleymane Dé, président de la commission loi du CNT, affirmait hier (12 mai 2025) après le vote du texte, que cette abrogation ne signifie pas la dissolution des partis politiques et ne remet pas en cause la démocratie ni le multipartisme. « Cette charte ne porte pas atteinte à l’existence des partis politiques. Son abrogation permet au gouvernement d’avoir les coudées franches pour aller de l’avant et proposer aux Maliens une nouvelle configuration législative en la matière », martelait-il. Et voilà qu’au lendemain de l’onction du CNT pour l’abrogation de la Charte des partis politiques s’en est suivi leur dissolution.
Le 3 mai dernier une coalition de partis politiques ont tenté de manifester pour protester contre la tentative de dissolution des partis qui se préparait selon elle. Mais leur mobilisation a été empêchée par d’autres groupes de jeunes qui les ont empêchés d’accéder à l’intérieur du palais de la culture. Une autre manifestation annoncée une nouvelle fois par ces mêmes acteurs politiques le 9 mai dernier a aussi été reporté à cause de la suspension, jusqu’à nouvel ordre, de toutes les activités politiques par les autorités de la Transition.