Après l’organisation d’un atelier de partage d’expériences sur les modèles réussis de valorisation locale du lithium, le mercredi passé, la Coalition malienne Publiez ce que vous payez (PCQVP) a animé, le vendredi 9 mai, une conférence de presse pour partager les bonnes pratiques de l’exploitation du lithium. C’était au siège de PCQVP à l’ACI 2000, avec comme principal conférencier le secrétaire général de la Coalition, Tiémoko Souleymane SANGARE.
Le conférencier a tout d’abord rappelé que la Coalition PCQVP-Mali avec l’appui technique et financier de PCQVP mondiale met en œuvre depuis le 1er juillet 2022, le « Projet Social Bonds » intitulé : «L’exploitation du Lithium, un atout pour le Mali pour faire face à la transition énergétique et à la promotion d’une économie bas carbone ».
Un projet qui contribue à l’amélioration de la connaissance du citoyen lambda malien et les communautés avoisinantes sur les conséquences environnementales et sociales de l’exploitation de la mine de Lithium au Mali ; contribue à l’organisation de la société civile et des communautés impactées en vue de faire un plaidoyer auprès des décideurs pour une augmentation substantielle et visible d’investissement dans les services sociaux de base (santé, éducation, accès à l’eau potable) et dans les énergies propres.
Aussi, ledit projet contribue au renforcement des capacités de la société civile et des communautés sur les enjeux de l’exploitation des minerais de transition énergétique, du changement climatique et de la budgétisation sensible au genre.
Aux dires de M. SANGARÉ, à ce stade, il est difficile de parler de modèle réussi en matière d’exploitation de Lithium au Mali.
Il a expliqué que l’exploitation de ce minerai étant à ses débuts au Mali et que fort de l’exploitation de l’or depuis une trentaine d’années, nous devons trouver des pistes permettant de nous projeter dans un avenir meilleur pour cette exploitation.
Il a soutenu que le Mali devrait ajuster son modèle en fonction des éléments ci-après : établir un cadre juridique /politique de l’exploitation du Lithium. C’est-à-dire, mettre en place des lois et réglementations claires qui définissent les normes environnementales, sociales et économiques.
De même, notre pays doit mettre en place des mécanismes pour assurer la transparence dans l’octroi des licences d’exploitation et la gestion des revenus miniers et intégrer des systèmes de suivi et de responsabilité pour assurer une bonne gestion des ressources.
S’agissant du renforcement des capacités, le conférencier a mis l’accent sur l’investissement dans le développement des compétences locales pour assurer que les travailleurs locaux profitent des emplois créés par l’industrie minière et qu’il y a transfert de technologie.
Quant à la participation des Communautés locales, il a appelé à l’implication de ces communautés dans le processus décisionnel pour s’assurer que leurs préoccupations et besoins sont pris en compte.
Par rapport au partenariat Public-Privé, le secrétaire général de la Coalition PCQVP a souligné qu’il était important de mobiliser les ressources pour garantir le secteur privé.
Toujours dans le cadre des bonnes pratiques pour tirer profit de l’exploitation du lithium, le conférencier a évoqué l’utilisation des méthodes /techniques pour une gestion optimale des ressources en eau ; l’optimisation de la loi sur le Contenu local ; la prise en compte des personnes vivant avec un handicap et la recherche des moyens pour traiter le minerai sur place.
En effet, selon les estimations, le Mali dispose de la deuxième plus grande réserve de Lithium d’Afrique, après la République Démocratique du Congo (RDC) et dont l’exploitation programmée va s’étendre sur plus de vingt-trois ans.
Aujourd’hui, le secteur des batteries représente la majorité du volume de lithium consommé dans le monde, et cette part ne cesse d’augmenter.
Les données les plus récentes disponibles jusqu’en 2024 sont illustratives : environ 70 à 75 % du lithium produit dans le monde sont utilisés pour la fabrication des batteries rechargeables, principalement les batteries lithium-ion ; le reste est réparti entre d’autres usages industriels : céramiques et verres (environ 10 %), lubrifiants, polymères, et médicaments.
PAR MODIBO KONE