Ils ont mis la dernière main aux projets de Déclaration de New-Delhi et de Cadre de coopération entre l’Afrique et l’Inde
Le stade Indira Ghandi de New-Delhi a abrité hier les travaux préparatoires du sommet Inde-Afrique. De nombreux ministres des Affaires étrangères africains, dont le nôtre Abdoulaye Diop, participent à ces travaux qui se tiennent en prélude au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement dont l’ouverture est prévue demain. Une quarantaine de dirigeants africains est attendue à cette rencontre qui doit donner une nouvelle impulsion aux relations entre notre continent et l’Inde.
La rencontre d’hier était présidée par la ministre des Affaires extérieures de l’Inde, Mme Sushma Swaraj, qui a, lors de la cérémonie d’ouverture, rappelé les liens historiques qui unissent l’Inde et l’Afrique, soulignant que la diaspora indienne sur le continent est estimée à près de 3 millions de personnes. Elle a rappelé que les deux parties ont eu un passé colonial et que maintenant elles doivent se battre ensemble, main dans la main, pour leur développement économique. Mme Sushma Swaraj s’est réjouie aussi que l’Afrique et l’Inde ont toutes deux un taux de croissance élevé.
La tenue de ce 3è sommet est le témoignage des liens étroits d’amitié entre l’Inde et le continent africain, a encore souligné le chef de la diplomatie indienne qui a fait le bilan des deux sommets précédents tenus en 2008 et 2011. Pour Mme Sushma Swaraj, la rencontre de 2015 doit donner un nouvel élan aux relations amicales et constructives entre les deux parties. « La bataille pour l’élimination de la pauvreté et l’émancipation des peuples doit être la priorité aujourd’hui. L’économie maritime, la sécurité et la lutte contre le terrorisme sont des secteurs où les deux parties doivent mettre un accent particulier », a-t-elle estimé tout en se montrant optimiste quant aux conclusions de la Conférence de Paris sur le changement climatique prévue en décembre prochain. Elle a assuré que les défis du changement climatique peuvent être relevés efficacement à travers des solutions technologiques et des ressources financières.
Mme Sushma Swaraj a relevé le fait que bien que l’Inde et l’Afrique représentent le tiers de l’humanité, elles ne sont pas suffisamment représentées dans les instances de prise de décisions des Nations unies. Elle a plaidé pour que cette injustice soit corrigée. Face à la menace terroriste, elle a préconisé une mutualisation des efforts.
Prenant la parole, Abdoulaye Diop a confirmé que la tenue de cette rencontre traduisait la volonté commune de l’Afrique et de l’Inde d’approfondir leur amitié et de renforcer leur coopération dans les différents domaines d’intérêt commun. Il a rappelé l’amitié historique et séculaire entre nos deux peuples dans la lutte contre la colonisation.
A l’époque de la lutte pour l’émancipation, rappellera Abdoulaye Diop, les pères de l’indépendance de nos pays ont su fédérer et coordonner leurs actions politiques dans le cadre du Mouvement des non-alignés et des Nations unies, en vue de l’avènement d’un monde plus juste et équitable. C’est dans le contexte de la continuité de ces actions coordonnées que se tient ce 3è sommet, a souligné le chef de la diplomatie malienne.
Pour lui, les deux projets de documents intitulés « Déclaration de New-Delhi » et « Cadre de coopération entre l’Afrique et l’Inde » qui seront examinés au cours du sommet, offrent le cadre d’un partenariat renforcé entre nos pays. Il a appelé au renforcement du mécanisme de suivi de ce partenariat pour assurer une évaluation continue et permanente de la mise en œuvre des engagements que nos chefs d’Etat et de gouvernement prendront à l’issue de ce sommet historique. Parmi les actions prioritaires à mener, le ministre Diop a insisté sur le renforcement de la coopération entre l’Afrique et l’Inde dans le domaine de la paix, de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme.
Dans cette perspective, précisera-t-il, la rencontre doit envoyer un message clair en condamnant avec la dernière énergie le terrorisme et l’intégrisme religieux sous toutes leurs formes. A cet égard, le Mali propose l’adoption d’une résolution condamnant fermement ces fléaux. Par ailleurs, Abdoulaye Diop a salué la présence d’un contingent indien au sein de la Minusma et la disponibilité de l’Inde à apporter son appui aux pays africains dans le domaine de la paix et de la sécurité.
Abordant la situation de notre pays, le ministre des Affaires Étrangères a expliqué que le gouvernement est engagé dans la mise en œuvre effective et intégrale des dispositions pertinentes de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Malgré quelques difficultés, le processus de paix avance, a-t-il assuré. A cet égard, il a salué les membres du Comité de suivi de l’accord et la communauté internationale pour leur appui multiforme et constant au gouvernement et au peuple maliens pour le retour de la paix, notamment lors de la conférence des donateurs tenue à Paris le 22 octobre dernier.
Les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays africains ont pris la parole pour souligner les bonnes relations entre leurs pays et l’Inde et exprimé leurs attentes par rapport au sommet Inde-Afrique.
Envoyée spéciale
C. DIALLO
source : Essor