Les Chinois avaient promis 5500 milliards de F CFA.. Avant, la Conférence de Bruxelles, en 2013, avait mis environ 3000 milliards de F CFA dans la cagnotte du Mali en reconstruction. Depuis, il n’y a eu ni feu ni fumée. Pourquoi faudrait-il qu’on nous fasse danser parce que l’OCDE a promis 2500 milliards de F CFA et poussières ? Du reste, ce n’est pas de milliards dont on a besoin. On veut simplement la bonne gestion des ressources publiques et surtout que le drapeau national claque au vent à Kidal pour avancer.
A propos de la première visite d’Etat d’un chef d’Etat malien en France (…), sanctionnée par des promesses d’aides et de prêts d’environ 2500 milliards de F CFA pour un Mali émergent, on pouvait applaudir des deux mains. Mais en se référant à un passé récent où des milliers de milliards ont été miroités aux yeux des Maliens comme la fin de tous leurs malheurs, on peut penser à une nouvelle tromperie sur la marchandise.
Personne ne peut montrer un impact visible des 5500 milliards de F CFA d’aides et de prêts chinois, retombée de la visite du président IBK en 2014 au pays de Mao Zedong. L’impact des milliards de la Conférence de Bruxelles (2013) est aussi négligeable. En tout état de cause, la pauvreté, le chômage, l’insécurité alimentaire, les maladies endémiques et épidémiques, la récession continuent d’être le lot quotidien de l’écrasante majorité des Maliens.
Notre président pouvait surtout s’assurer de l’origine de l’argent que la France s’apprête à lui prêter ou à lui offrir comme don. S’agit-il du produit du compte d’opération spécial ouvert pour le Mali au niveau du Trésor français comme l’avancent certains économistes ?
Ce qui est sûr, c’est qu’à l’instar de beaucoup de pays de la zone CFA, des prélèvements sont opérés sur toutes les transactions du Mali avec l’étranger et gardés en France. Autrement dit, il se pourrait qu’on nous prête là une partie de notre propre argent injustement bloqué.
Au demeurant, que valent des tonnes de milliards de F CFA quand les gestionnaires locaux peuvent les utiliser à leur guise sans rendre compte à qui que ce soit. Aujourd’hui, dans toutes les sphères de décision dans notre pays, des gens dépensent l’argent du contribuable comme bon leur semble sans se soucier du qu’en-dira-t-on et pis encore dans l’indifférence de l’autorité suprême.
Il se dit en tout cas que le rapport sur le contrôle physique des fonctionnaires, commandité par le pouvoir, est déposé depuis plusieurs mois. Toutefois, l’Etat continue de payer des salaires à des fonctionnaires fictifs. Ce sont quelque 32 milliards de F CFA qui sont annuellement soutirés des caisses de l’Etat pour alimenter un réseau de fonctionnaires mafieux.
Du pipeau
Ce pillage des ressources publiques est davantage dévoilé par les rapports du Bureau du Vérificateur général, de la Cellule de contrôle des services de l’administration et les inspections générales, mais qui font l’objet de traitement partial ou partial au niveau des instances judiciaires.
En réalité, le président doit avoir le triomphe modeste. Sa visite en France aurait pu être rentable s’il avait une bonne capacité à contrôler les ressources publiques. Or, ici, on peut sans risque d’être démenti affirmer que beaucoup de gestionnaires publics font ce qu’ils veulent avec les ressources publiques.
Le président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéita, qui était bien parti pour accomplir le mandat de la rupture, est en passe de réussir la prouesse de transformer chacun de ses compatriotes en opposant à son système. Même les plus chauds partisans du chef de l’Etat accueillent désormais ses faits et gestes par une moue dubitative.
La mauvaise gouvernance, marquée par la révélation chaque jour que Dieu fait de scandales les uns plus scabreux que les autres, a fini par entamer l’honorabilité du système du champion du Rassemblement pour le Mali (RPM).
Dans le même temps, alors que l’accord pour la paix et la réconciliation est signé par tous les protagonistes depuis le 20 juin 2015, aucun indice ne signale le retour de Kidal dans le giron national.
A défaut d’une présence de l’administration et de l’armée dans la région de l’Adrar des Ifoghas, le président IBK aurait pu profiter de son récent séjour sur les bords de la Seine pour presser ses « amis » français à faire en sorte que le drapeau malien flotte dans le ciel de la 8e région.
Par ces manquements, on peut dire que l’espoir suscité par l’avènement au pouvoir de l’ancien Premier ministre d’Alpha Oumar Konaré, autrefois homme de rigueur, qui ne badinait point avec l’utilisation parcimonieuse de l’argent public et patriote avéré, tombe à l’eau.
source : Bamada.net