« Au regard de ce qui précède, la Conférence engage les Autorités de la Transition à s’inscrire dans une période complémentaire de 12 à 16 mois arrêtée par l’équipe technique de la CEDEAO/UA/NU pour l’extension de la Transition tenant compte des activités nécessaires à l’organisation de l’élection présidentielle. Ce délai complémentaire court à partir du 15 mars 2022. La Conférence décide de l’envoi du Médiateur pour poursuivre et finaliser les discussions avec les Autorités de la Transition sur le chronogramme. » C’est là la quintessence des décisions prises par les chefs d’Etat de la CEDEAO à l’issue de leur Sommet extraordinaire, tenu le 25 mars 2022 à Accra au Ghana.
Au-delà des sanctions politiques et économiques infligées au Mali depuis le 9 janvier 2022, les chefs d’Etat de la CEDEAO se sont désormais montrés très hostiles aux autorités de la transition en leur imposant une durant de 12 à 16 mois pour organiser les élections et quitter le pouvoir. C’est une posture qui témoigne de l’insouciance de cette organisation sous-régionale par rapport à la situation du pays et de sa mauvaise intension à soutenir la volonté de la majeure partie du peuple malien.
Il faut le dire, dans l’ensemble les Maliens sont conscients que des gros efforts sont en train d’être faits au plan sécuritaire sur l’ensemble du territoire national. Les résultats de ces efforts sont connus de tous, y compris les chefs d’Etat de la CEDEAO eux-mêmes. Cela devrait suffire pour les amis et les partenaires du Mali pour soutenir toutes les décisions des autorités qui vont dans le sens de l’apaisement, surtout de la gestion saine de la crise que le pays vit depuis plus d’une décennie.
Mais malheureusement, la CEDEAO semble être mise en mission, ce qui l’a amenée à nier toutes les réalités de l’espace pour s’inscrire dans une posture de vengeance contre le Mali. En adoptant cette attitude radicale avec les autorités maliennes, les chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale, qui se disent républicains et démocratiques, décident ainsi volontiers d’aller à l’encontre de la volonté de la majorité du peuple malien.
Certes, les coups d’Etat violent tous les textes et les principes de la CEDEAO, mais s’il est vrai que la mission principale de ladite organisation est de défendre les intérêts de l’ensemble de ses pays membres, donc ceux des peuples respectifs, il va de soi qu’elle écoute enfin le peuple malien. Et s’il se trouve que la majorité de ce peuple soutient la position de ses autorités, il n’y aura pas de raison que les chefs d’Etat de cette organisation ne puissent pas respecter ou accepter cette volonté. A moins que cette prise de position de ces chefs d’Etat ne soit motivée que par d’autres raisons inavouées.
Ousmane BALLO
Source : Ziré