Initialement prévu pour ce vendredi 9 mai 2025 au Monument de l’Indépendance à Bamako, le grand meeting citoyen des Partis politiques pour la Constitution a été officiellement reporté à une date ultérieure. Cette annonce, faite par la Conférence des Présidents, intervient dans un contexte tendu marqué par des provocations ciblées et des tentatives de manipulation de l’opinion publique.
Une mobilisation pacifique menacée
Bamada.net-Depuis l’annonce de ce rassemblement pacifique, destiné à dénoncer les atteintes répétées à la Constitution malienne, des signaux inquiétants ont émergé sur les réseaux sociaux et dans certaines sphères politiques. Des appels à la violence, des menaces explicites et même la diffusion d’une fausse demande de contre-manifestation antidatée ont alimenté un climat de tension, compromettant la tenue sereine de l’événement.
Deux membres du Conseil national de Transition (CNT), identifiés comme instigateurs de discours incendiaires, sont directement mis en cause. Bien que ces derniers se soient depuis murés dans le silence, leurs déclarations publiques ont laissé des traces préoccupantes dans l’opinion.
Face à cette situation, les organisateurs ont privilégié la préservation de la paix sociale et de la cohésion nationale, deux piliers essentiels de leur engagement pour un retour à l’ordre constitutionnel.
Une opposition déterminée mais pacifiste
Les Partis politiques pour la Constitution, coalition d’acteurs politiques engagés pour le respect de la loi fondamentale malienne, ont souligné dans leur communiqué leur refus absolu de toute forme de violence. « Nous ne sacrifierons jamais une seule vie malienne pour nos idéaux. Le Mali a trop souffert », peut-on lire dans le document publié ce 8 mai.
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Tout en réaffirmant leur force militante et leur large soutien populaire, les partis signataires insistent sur leur volonté de mener un combat juridique, citoyen et non-violent. Plusieurs recours ont déjà été introduits auprès des juridictions compétentes contre les mesures qu’ils qualifient de liberticides et antidémocratiques. Ils disent attendre les décisions de justice « en toute confiance ».
Des figures emblématiques de la résistance
Dans leur déclaration, les leaders politiques ont également rendu hommage à ceux qu’ils considèrent comme des victimes de la répression politique actuelle : Mamadou Traoré alias « le Roi », Mohamed Sangaré, blessé le 3 mai dernier au Palais de la Culture, et El Bechir Thiam, enlevé le jour même du communiqué. Ces noms s’ajoutent à la longue liste des militants et activistes engagés dans la lutte pour les libertés démocratiques.
« Nous devons cette lutte à nos martyrs, à nos blessés, à nos prisonniers politiques », rappelle avec solennité la Conférence des Présidents. Le combat engagé dépasse désormais le cadre partisan pour se hisser au rang d’une cause nationale.
Un appel à la vigilance et à la mobilisation
Les Partis politiques pour la Constitution exhortent l’ensemble des citoyennes et citoyens du Mali, qu’ils soient à Bamako, à l’intérieur du pays ou dans la diaspora, à rester mobilisés, vigilants et engagés. Le meeting n’est pas annulé, mais simplement reporté à une date qui sera communiquée très prochainement.
En attendant, les organisateurs promettent de maintenir une communication régulière sur l’évolution de la situation politique et juridique. Ils encouragent tous les Maliens à s’exprimer pacifiquement, à faire bloc contre les dérives autoritaires et à préserver l’unité nationale dans cette phase critique de l’histoire démocratique du pays.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net