C’était au cours d’un point de presse que le président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé a annoncé la tenue d’une prochaine conférence internationale axée sur la justice transitionnelle.
Cette conférence permettra de donner une visibilité et un soutien international des droits humains et une réparation intégrale des victimes du Mali. Au cours de ces deux journées, des analyses porteront sur les progrès de la CVJR en matière de politique de réparation à la lumière de l’expérience comparée et des meilleures pratiques. Ce cadre aura également pour but de soulever des questions autour des droits des victimes à compenser dans un contexte de conflit continu par le partage des cas nécessitant de réparation, l’expérience des victimes et des solutions à apporter.
D’autres objectifs de la conférence sont le renforcement de la paix et de la réconciliation au Mali par la mise en œuvre d’une politique de réparation qui concerne toutes les victimes de grandes violations des droits depuis 1960 à nos jours.
‘’Aujourd’hui nous avons plus de 20 000 victimes qui ont fait leur déposition sur nos antennes. Nous avons préparé une politique de réparation très inclusive et participative. Nous avons rencontré les victimes dans toutes les régions, les différentes organisations des femmes et des jeunes et de la société civile. C’est une politique de réparation qui raconte des réalités du pays et les besoins des victimes. Une politique qui a fait l’objet d’une rencontre de validation au ministère de la réconciliation. Elle est accompagnée d’un avant-projet de loi sur la réparation ’’, informe Ousmane Oumarou Sidibé, président de la CVJR. Cette politique qui a été longtemps déposée sur la table du gouvernement, n’attend plus que l’approbation des autorités.
La conférence se tiendra dans le strict respect des mesures barrières d’où le regroupement de 50 participants. Y prendront part, des experts qui ont durement travaillé dans les commissions, vérité des autres pays.
Pour la CVJR, la réparation autrement dit ‘’Justice Transitionnelle’’, est un moyen fascinant pour consolider la démocratie, l’effectivité d’un Etat de droit et pour réconcilier les filles et les fils du Mali. Elle vise à établir une reconnaissance nationale notamment de l’Etat pour des souffrances subies par les victimes de violations graves. Cela servira d’un début de guérison qui, selon la CVJR, solidifiera une confiance entre les victimes et l’Etat malien.
Il nécessite tout un processus pour arriver à cette réparation. Tout comme une potion magique qui émane d’une longue préparation dans la marmite, la CVJR également effectue des grandes enquêtes pendant des longues durées pour recenser toutes les victimes des violations graves des droits humains. A travers ses études, la Commission, Vérité Justice et Réconciliation a réalisé que toutes les victimes aspirent à une réparation des torts subis.
Créée en 2014, la principale vocation de la CVJR est de contribuer à l’instauration d’une paix durable à travers la recherche de la vérité, la réconciliation et la consolidation de l’unité nationale et des valeurs démocratiques.
Elle est chargée d’enquêter sur les cas de violations graves des droits de l’homme individuelles commises dans le pays, et spécifiquement celles commises à l’égard des femmes et des enfants. C’est à la suite de ses enquêtes qu’elle parvienne à établir la vérité sur l’authenticité des victimes réellement touchées par les rebellions armées, coups d’Etat, crises sociopolitiques et des conflits inter et intra-communautaire.
Son travail s’achève toujours par des recommandations de prévention des conflits, prises en charge des victimes d’où leurs réparations.
Fatoumata Kané
Source: Mali Tribune