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Rencontre des ministres des affaires étrangères des pays de l’AES avec leur homologue russe : Et si on interrogeait le partenariat des pays du sahel avec la Russie

Incontestablement la Fédération de Russie est le premier partenaire des trois pays de l’AES, depuis que ces derniers ont rompu avec l’Occident avec à sa tête la France. Ce partenariat qui était attendu pour être décomplexé et gagnant-gagnant sans paternalisme aucun, ne semble pourtant pas donner les résultats escomptés. Hormis  le domaine militaire où le partenariat est un peu plus opérationnel , les autres secteurs sont les parents pauvres de la coopération Russo sahélienne et se résument simplement à des promesses et des discours d’espoirs sans grandes actions d’envergure comme le financement des grands projets structurants et surtout un accompagnement financier conséquent permettant aux trois pays de combler le vide laissé par la France et ses alliés. Depuis plus de trois ans  maintenant pour le Mali, les rencontres diplomatiques avec la Fédération de Russie se succèdent et se ressemblent toutes, car elles n’ont pas abouti véritablement à des projets économiques viables. Les Etats de l’AES ne sont-ils pas en train de commettre l’erreur de n’avoir que la Russie comme seul grand partenaire ? Les pays de l’AES ne pouvaient-ils pas s’inspirer de l’exemple Algérien ? En froid diplomatiquement avec la France, le pays d’Abdel Madjid Tebboune a renoué les relations diplomatiques avec celui de Macron pour les intérêts de deux pays.

Ce qui semble échapper aux diplomates des pays de l’AES  c’est certainement cette bonne compréhension des relations entre Etats, généralement fondées sur la préservation des intérêts de chaque Etat. Comme pour dire que les pays n’ont pas d’amis ils n’ont que des intérêts, pour ainsi paraphraser l’ancien Président français  De Gaule. Rien dans le comportement des autorités des pays de l’AES n’atteste cela. Surtout quand elles vont jusqu’à choisir certains pays et refuser de collaborer avec d’autres sous le prétexte peu convaincant de la défense de leur souveraineté. En ce XXIe Siècle  certains sont encore dans un  souverainisme étriqué et incantatoire alors que le monde est actuellement fait  d’ouverture vers le marché extérieur et accroissement des partenariats. Aucun pays ne peut se développer en étant recroquevillé sur lui-même. Les pays qui ont compris ce message s’en tirent à bon compte,  les autres qui ne l’auront pas compris resteront à la traine. Pour la coopération avec la Russie, il n y a rien de grave surtout, quoi qu’on dise la Russie est une puissance nucléaire donc elle possède la technologie plus avancée que la plus part des Etats au monde, en plus de cela une Fédération de plus de 15 Etats avec une superficie plus grande que celle du continent européen est un potentiel marché pour l’AES. Le troisième  atout que l’on pourra citer c’est la facilitation dans l’acquisition des armes à un prix abordable et dans un délai raisonnable. En effet,  hors mis le domaine militaire, nous n’avons pas grande souvenance des grandes réalisations  russes dans d’autres domaines surtout économiques et financiers, ils n’ont jamais permis à un pays d’amorcer véritablement le virage économique. Ils ne sont certes pas exigeant dans l’observation des principes démocratiques tout comme ceux relatifs aux droits de l’homme, mais ils n’ont pas la main habile dans le financement des projets structurants. C’est pourquoi tous les pays qui veulent compter chercher à collaborer avec tous les autres pays sans considération géopolitique aucune, au lieu de se contenter d’un seul partenariat.

Les Etats de l’AES ne sont-ils pas en train de commettre l’erreur de n’avoir que la Russie comme seul grand partenaire ?

Les grandes finances du monde sont occidentales, les grands marchés boursiers sont également en occident. Donc ne pas vouloir coopérer avec l’occident c’est sans nul doute se priver du développement. Or la posture prise par les Etats de l’AES est antioccidentale. Ils n’arrivent pas à se défaire de cette mentalité restrictive consistant à ne coopérer qu’avec les pays qui disent être des pays amis et qui n’exigent rien en contrepartie de leur collaboration. Pas surtout le respect des principes démocratiques et des droits humains.  C’est cela la grosse erreur, car le monde ne fonctionne que sur la base d’un partenariat diversifié et gagnant- gagnant. Ainsi la diversification des partenariats est gage de succès économique car elle permet non seulement d’avoir des investisseurs dans le pays, mais aussi et surtout d’avoir des projets de développement. Il est donc temps et nécessaire pour les Etats de l’AES de changer de posture afin de faire plus d’ouverture au grand bonheur des peuples. En effet, la seule Russie est loin d’être une garantie de sécurité, encore moins synonyme de progrès et de développement. Ne peut-on pas s’inspirer du modèle économique chinois basé sur une ouverture vers les marchés extérieurs ? La Chine n’est ni amie, ni ennemie d’aucun pays, elle ne vise que ses intérêts. Pourquoi ne pas adopter une telle posture au lieu de se contenter du peu avec la Russie, qui loin d’être l’amie des Etats de l’AES, veut également élargir sa base économique et politique  en allant à la conquête des marchés africains en général et sahéliens en particulier. Tout se paie avec la Russie, en cash ou en minerais.

Les pays de l’AES ne pouvaient-ils pas s’inspirer de l’exemple Algérien ?

L’exemple algérien doit fortement inspirer les pays de l’AES qui ne semblent toujours pas comprendre que les Etats n’ont pas d’amis mais des intérêts. En effet, la tension diplomatique entre l’Algérie et la France a été tellement exécrable, au point d’expulser de part et d’autres des ressortissants, de rappeler les ambassadeurs pour consultation, les deux pays se sont même livrés à des invectives, mais ils ont fini par se comprendre car  ils sont sur le point d’arriver à un dégel diplomatique avec la visite du ministre Français des Affaires étrangères en Algérie. Cet exemple doit servir de leçon aux Etats du sahel, afin qu’ils arrêtent de préférer certains au détriment d’autres. L’Algérie et la France savent toutes qu’elles sont liées par  l’histoire, par la géographie, par la culture, par l’économie, bref par des intérêts communs profitables aux deux pays. Les autorités des Etats du Sahel semblent manqués ce flair et n’ont pas cette vision plus large.

Youssouf Sissoko  

L’Alternance

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