Considéré, à tort par certains, comme un petit métier, le recyclage de métaux rapporte gros pour ceux qui en font leur travail de tous les jours. En effet, négligé ou méconnu par la plupart de citadins, le recyclage de métaux constitue, aujourd’hui un vrai business, dans lequel évoluent des jeunes et des femmes, qui font vivre de nombreux foyers. Cependant, il s’agit là d’une pratique à haut risque sanitaire.
Au Mali, précisément à Bamako, depuis toujours, le recyclage des vieux métaux est une activité bien pratiquée. Le jeune Mamadou Traoré, qui en fait son métier, nous raconte le circuit.
Des écouteurs aux oreilles, poussant une charrette contenant de vieux métaux, il parcourt des quartiers à pied à ramasser ou acheter les métaux hors usage.
« Je quitte généralement la maison vers 9 h. Souvent la ronde me prend toute la journée, mais il y a des jours avec un peu plus de chance, j’arrive à avoir plus, en peu de temps. Avant, je faisais le porte-à-porte pour demander s’il y a de vieux métaux dont on n’a pas besoin, à vendre. Mais, ces derniers temps, cela est devenu trop risqué, car certains nous traitent de voleurs qui viennent voir la position de la maison. Voilà pourquoi, je me limite à fouiller les ordures et ramasser par-ci par-là ce dont les gens se débarrassent » confie-t-il.
Notre interlocuteur dit avoir des acheteurs un peu partout dans la ville de Bamako, surtout dans les marchés où ces derniers revendent les métaux ainsi collectés à des personnes qui les exportent vers d’autres pays pour un recyclage.
« Cette activité est rentable, malgré qu’il y ait de plus en plus d’intervenants dans le domaine, il y a toujours de quoi se frotter les mains, si tu t’y adonnes à fond. Il m’arrive d’avoir 100 FCFA ou plus sur les métaux que j’achète. Par contre, je gagne plus sur les métaux que je ramasse. Mais ces temps-ci, nous avons des problèmes avec nos revendeurs qui ne mettent plus le prix qu’il faut, car selon eux, ils ont aussi du mal à liquider leurs stocks » témoigne le jeune homme.
Avant de faire savoir : « Malgré tout, j’arrive à prendre soin de ma famille avec ce que je gagne. Je ne fais pas un autre travail, il faut juste être courageux et dévoué ».
Cependant, reconnait-il, cette activité comporte d’énormes risques, la preuve, ils sont non seulement exposés aux préjugés des gens qui ont tendance à les accuser de vols, mais surtout à l’insalubrité, facteurs de beaucoup de maladies. À la recherche de vieux métaux, ces jeunes et femmes passent des heures sur les tas d’ordures fouillant à mains nues et portant des chaussures non-adéquates pour la pratique. Une situation qui engendre assez de maladies microbiennes et en cas d’accidents comme blessure, ils sont exposés au tétanos et d’autre maladies plus dangereuses
ADAM DIALLO
Source: Bamakonews