L’ex-président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, a quitté samedi soir Bamako pour des soins aux Emirats arabes unis, plus de deux semaines après son renversement par une junte qui a ouvert le même jour des consultations sur la transition.
M. Keïta dit IBK, “a quitté par vol spécial Bamako cette nuit pour Abou Dhabi pour des soins” médicaux, a dit à l’AFP une source aéroportuaire.
La famille de l’ex-président a confirmé, indiquant qu'”il a été autorisé à partir avec deux personnes à Abou Dhabi” à bord d’un avion envoyé par les Emirats.
“Nous avons effectivement pour des raisons humanitaires accepté son départ (de Bamako) mais à des conditions”, a dit samedi à l’AFP, sans plus de précisions, un responsable de la junte qui a renversé le 18 août le président Keïta.
Tensions entre la junte et la coalition M5-RFP au début des pourparlers inter-maliens
Le départ du Mali pour des soins à l’étranger de M. Keïta, 75 ans, avait été évoqué peu après sa chute le 18 août. Il s’est précisé en début de semaine à la suite, selon ses médecins, d’un court AVC pour lequel il a été hospitalisé mardi dans une clinique de Bamako qu’il a quittée jeudi.
Le pouvoir de M. Keïta a été affaibli par des mois de contestation face à une grave crise sécuritaire, économique et institutionnelle, mais aussi la corruption reprochée à toute la classe politique.
Cette crise sécuritaire persiste. Samedi matin, deux militaires de la force française au Sahel “Barkhane” ont été tués et un grièvement blessé par une bombe artisanale dans la région de Tessalit (nord), selon un communiqué de la présidence française.
Au moins dix soldats maliens avaient été tués jeudi dans une embuscade dans le centre du pays, près de la frontière mauritanienne. C’était la troisième fois que l’armée essuyait de sévères pertes depuis le putsch.
RFI