A six mois et deux jours du passage par les urnes prévu par le chronogramme de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le Conseil national de suivi de l’Accord de la Saint-Sylvestre (CNSA), piloté par Joseph Olenghankoy, patron du Fonus, se rappelle à tous… et même aux organes avec lesquels il devrait travailler en étroite collaboration.
Pour rappel, ce CNSA a été créé pour évaluer le respect de l’accord de la Saint-Sylvestre dans l’optique de la tenue des futures élections.
A un peu plus de six mois de ces élections, le constat du CNSA est particulièrement inquiétant. Dans son courrier, daté du 21 juin 2018, ce comité explique qu’il n’a plus eu de réunion de travail avec le gouvernement et avec la CENI depuis le début de l’année. Ce qui ressemble quand même fortement à une mise au placard.
Dans la foulée, il pointe, notamment, « l’absence de consensus sur la machine à voter, l’existence de 16 % d’enrôlés sans empreintes digitales, comme l’a noté l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) dans son audit du fichier électoral, la non libération des prisonniers politiques ou d’opinion contrairement aux prescrits de l’Accord de la Saint-Sylvestre ». (voir courrier ci-dessous).
Une prise de position courageuse mais bien trop tardive de la part d’un organe dont le seul but était justement de vérifier le respect de cet Accord de la Saint-Sylvestre pour la tenue d’élections crédibles, démocratiques et inclusives. Le CNSA reconnaît à travers ce courrier qu’il n’a jamais été pris en compte par le pouvoir en place et par la CENI qui ont mis en place les élections comme ils l’entendaient. Un constat d’inutilité profond pour cet organe qui aurait dû jouer un rôle central dans un processus vraiment démocratique.
La libre Afrique