Bamako, le 6 mai 2025 – Dans un contexte sociopolitique tendu où la liberté d’expression devrait être défendue avec plus de rigueur que jamais, un évènement d’une extrême gravité s’est produit ce samedi 4 mai à la Maison de la Presse du Mali, à Bamako. En pleine journée, les locaux de cette institution phare du journalisme malien ont été envahis par des individus non identifiés, venus perturber une conférence de presse initiée par de jeunes leaders politiques et des représentants de la société civile. Une intrusion musclée, ponctuée d’agressions verbales et physiques à l’encontre de plusieurs journalistes présents sur place.

Bamada.net-La Maison de la Presse, par la voix de son président, El Hadj Bandiougou Danté, Chevalier de l’Ordre National, a réagi fermement à cette attaque dans un Communiqué de protestation (N°032) publié le 5 mai. Ce texte, qui sonne comme un cri d’alarme, rappelle avec force que cet espace a été conçu pour être un refuge du débat démocratique, et non un théâtre de violences et d’intimidations.

« Cet acte inacceptable, perpétré dans un espace censé incarner la liberté d’expression et le dialogue, constitue une atteinte grave à la démocratie, à la liberté de la presse et au respect des droits fondamentaux », déclare le communiqué.

Une attaque symbolique contre un pilier démocratique

L’agression des journalistes dans ce haut lieu de la presse malienne ne peut être interprétée comme un simple fait divers. Elle est l’expression d’une dérive préoccupante, dans laquelle le débat d’idées est de plus en plus remplacé par la violence physique et symbolique. Dans un pays encore marqué par les défis sécuritaires, sociaux et politiques, toute tentative d’entraver la liberté de la presse doit être considérée comme une menace directe à la paix et à la cohésion nationale.

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La Maison de la Presse, en tant qu’institution neutre et ouverte, a toujours accueilli les voix discordantes dans le respect du pluralisme et du droit à l’information. L’envahissement de ses locaux n’est pas seulement une attaque contre des individus, mais contre le droit de chaque citoyen à être informé librement et en toute sécurité.

Une réponse attendue des autorités

Face à cet évènement, la Maison de la Presse appelle les autorités compétentes à agir avec diligence. Il est indispensable que des enquêtes soient ouvertes, que les auteurs de ces actes soient identifiés, jugés, et que des mesures dissuasives soient prises pour garantir que de tels faits ne se reproduisent plus. L’impunité face à l’agression des professionnels des médias ne peut plus être tolérée dans un État de droit.

« La Maison de la Presse invite les autorités à prendre leur responsabilité face à de tels actes qui ne favorisent pas la cohésion sociale », souligne le communiqué, exprimant par ailleurs sa solidarité envers les victimes.

Le rôle de la presse dans le Mali en transition

Alors que le Mali poursuit sa transition politique dans un environnement régional complexe, le rôle des médias est plus crucial que jamais. Ils sont les gardiens du débat démocratique, les vigies de la bonne gouvernance, et les instruments de la redevabilité publique. Fragiliser la presse, c’est fragiliser les fondements mêmes de la démocratie malienne.

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Les actes du 4 mai sont donc non seulement intolérables, mais dangereux. Ils traduisent une tendance inquiétante à vouloir museler toute parole libre ou indépendante. Il est urgent que les citoyens, les organisations de la société civile, les partis politiques, mais aussi les institutions internationales partenaires du Mali, expriment leur soutien indéfectible aux journalistes et au droit fondamental à l’information.

La Maison de la Presse : un sanctuaire à protéger

Depuis sa création, la Maison de la Presse du Mali a toujours été le carrefour du dialogue, de la vérité et du professionnalisme. Que ce soit dans les moments de stabilité ou lors des crises les plus aiguës, elle a maintenu ses portes ouvertes à tous les courants d’opinion, sans parti pris ni censure. Y semer le chaos, y imposer la peur, c’est vouloir faire taire l’une des dernières bastions de la liberté d’expression dans le pays.

Le message de la Maison de la Presse est clair : « Tolérance zéro » pour ceux qui s’en prennent à la liberté d’expression, aux journalistes, et à ceux qui défendent les valeurs démocratiques.

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Moise Touré

Source: Bamada.net