À l’occasion de la célébration du 1er mai, l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) a organisé un grand défilé au Boulevard de l’Indépendance.
Sur les pancartes brandies par les travailleurs, on pouvait lire les slogans résumant les frustrations de plusieurs comités syndicaux.
La cérémonie s’est déroulée sous la présidence de Fassoun Coulibaly, ministre du Travail et de la Fonction publique en présence de Mme Dembélé Madina Sissoko, ministre des Transports et des infrastructures, Assa Badiallo Touré, ministre de la Santé et du Développement social, Alhamdou Ag Ilyène, ministre de la Communication et de l’Économie numérique, Mossadeck Bally, Président du Conseil national du Patronat du Mali (CNPM).
Le défilé des différents démembrements de la centrale syndicale a mis en relief les préoccupations des travailleurs. Sur les pancartes plusieurs slogans ont dénoncé des situations alarmantes : des travailleurs réclamant entre 12 et 24 mois d’arriérés de salaires, d’autres revendiquant l’accès à l’Assurance maladie obligatoire et à l’INPS qu’ils attendent depuis cinq ans.
Dans son discours, le secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé, a rappelé que cette journée est l’héritage des grandes luttes sociales du XIXe siècle, soulignant qu’elle revient cette année dans un contexte d’incertitudes, de désillusions, mais aussi d’espoirs lucides: «Nous devons cette tribune à toutes celles et ceux qui souffrent aujourd’hui en silence, victimes de violations de leurs droits fondamentaux au travail : liberté syndicale bafouée, représentations manipulées, conditions de travail indécentes, retards de salaires, licenciements abusifs, harcèlement moral ou sexuel impuni, sécurité sociale inexistante ou détournée. Ces violations ne viennent pas uniquement de certains employeurs indélicats, mais aussi d’administrations publiques censées incarner la légalité, ainsi que de responsables syndicaux en manque d’éthique, qui trahissent la confiance des travailleurs. Il est temps de dire haut et fort que le travailleur malien, producteur de richesses et bâtisseur infatigable de notre économie, mérite mieux que l’ingratitude et le mépris. »
Il a ainsi lancé un appel à l’État et aux pouvoirs publics pour qu’ils assument pleinement leur rôle de régulateur impartial.
Pour sa part, le ministre du Travail et de la Fonction publique, Fassoun Coulibaly, a souligné que la fête du Travail constitue une opportunité pour les travailleurs de faire un bilan des acquis en matière de droits au travail, tout en explorant les perspectives d’avenir. Il a assuré que le gouvernement œuvre au respect de ses engagements, pour ce qui concerne notamment la situation des compressés, y compris celle des 147 ex-employés de HUICOMA, l’intégration des enseignants des écoles communautaires, l’intégration des 76 contractuels des hôpitaux, l’intégration des contractuels relevant du décret n°51, etc.
Des concertations sont également en cours avec certains syndicats nationaux sur la situation de certains établissements publics, tels que le CNREX-BTP et le CIGEM.
Rokia Coulibaly
Source: Le Challenger