La Direction Nationale de l’Alphabétisation Fonctionnelle et de la Linguistique Appliquée (DNAFLA) a été remplacée en 2000 par le Centre National des Ressources de l’Education Non Formelle (CNR-ENF). Elle était ce géant dans le domaine de l’alphabétisation, de l’éducation non formelle et de la promotion des langues nationales.
Elle s’est, tel un grand baobab, effondrée après vingt-cinq ans de vie (1975-2000) bien remplies, en laissant derrière elle d’énormes acquis au terme d’un long processus portant sur la lutte contre l’analphabétisme, la recherche linguistique et pédagogique et la promotion culturelle. Ces résultats ont été obtenus à la suite d’intenses travaux réalisés conjointement par la DNAFLA (dans la continuité, bien sûr, du Centre National d’Alphabétisation Fonctionnelle (CNAF) et de l’Institut National de l’Alphabétisation Fonctionnelle et de la Linguistique Appliquée (INAFLA), en partenariat avec des chercheurs d’institutions nationales ou sous-régionales de recherche, d’institutions religieuses et d’organisations internationales, et même des chercheurs individuels.
C’est ce travail d’experts nationaux, sous régionaux et internationaux, qui a permis aux pays africains de fixer la transcription des langues africaines et d’harmoniser les différentes transcriptions relatives à une même langue ou à une même famille linguistique. Ce travail a permis également d’enregistrer des progrès importants sur le plan de l’aménagement du corpus des langues nationales. Ainsi, sur treize langues , douze ont été instrumentées, donc dotées chacune d’un alphabet, de règles d’orthographe, de lexiques de base, de lexiques spécialisés dans plusieurs domaines d’activités, d’un document de grammaire de référence, de dictionnaires monolingues (pour certaines langues), de manuels d’alphabétisation fonctionnelle, de manuels scolaires, de documents de gestion, de guides pratiques , d’ouvrages scientifiques, technologiques et culturels. Après cette phase d’instrumentation, les chercheurs de la DNAFLA et d’autres chercheurs partenaires ont dû aussi faire face à un travail d’instrumentalisation des langues nationales dans le cadre de la lutte contre l’analphabétisme à travers les campagnes d’alphabétisation pour les adultes, les cours d’éducation non formelle pour les non scolarisés et les déscolarisés précoces , âgés de 9 à 15 ans des Centres d’Education pour le Développement (CED) et des Centres d’Education pour l’Intégration (CEI), sans oublier les Centres d’Apprentissage Féminins (CAFé).
Il faut souligner que les meilleurs résultats obtenus par notre pays en matière d’alphabétisation fonctionnelle, concernent surtout deux périodes compte tenu de leur apport. Il s’agit de la période allant de 1968 à 1972 et de celle allant de 1976 à 1990. Son premier Directeur fut Adama Berté.
Source: Le Pélican