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Présidentielle malienne : Sall, Ouattara, Compaoré… pour qui votent les voisins ?

Macky Sall, Alassane Ouattara, Blaise Compaoré. © AFP

Macky Sall, Alassane Ouattara, Blaise Compaoré. © AFP

Sall, Ouattara, Compaoré… Les chefs d’État de la sous-région adressent des signes subtils à leurs favoris pour la présidentielle malienne.

 

 

Soumaïla Cissé est sans doute le candidat préféré du président sénégalais, Macky Sall. En avril 2012, après la violente attaque de son domicile par les putschistes de Bamako, le Malien s’était réfugié à Dakar. Surtout, lors de la bataille pour sa succession à la présidence de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), Cissé a manoeuvré en faveur du candidat du Sénégal. Un choix finalement payant. De Wade à Macky, tous les Sénégalais lui en savent gré.

 

 

Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), lui, a probablement le soutien d’Alpha Condé. « Ce n’est pas seulement à cause de l’Internationale socialiste. Ils ont des liens quasi familiaux », confie un proche du président guinéen. Autre camarade très lié à IBK : Mahamadou Issoufou. Le président nigérien et l’ex-Premier ministre malien partagent la même fermeté face aux rebelles touaregs. Lors de sa dernière visite à Niamey, IBK a dîné à la résidence du président Issoufou.

 

 

Qui a la faveur d’Alassane Ouattara ? À première vue, le président ivoirien préfère Cissé à IBK. Le 9 octobre 2010, ce dernier a assisté à Abidjan à l’investiture du candidat Gbagbo. A contrario, en janvier 2011, Cissé a mis tout le poids de la Commission de l’UEMOA dans la politique d’asphyxie financière du régime Gbagbo. Ce sont des choses qui ne s’oublient pas. Mais il y a quelques jours, IBK a marqué un point en signant un contrat avec Voodoo Communication. En 2010, c’est cette agence, bien implantée en Afrique francophone, qui avait accompagné Ouattara jusqu’à la victoire. Cissé, qui était aussi en négociation avec Voodoo, a accusé le coup. Est-ce le signe qu’Abidjan l’a lâché pour IBK ? Le président ivoirien vient de recevoir longuement l’ex-Premier ministre malien à Abidjan. Pour le moins, il réfléchit…

 

 

Le coeur et la raison

Autre attentiste, Blaise Compaoré. « Soumaïla Cissé, c’est un bon économiste et quelqu’un d’accommodant », souffle un proche du président burkinabè. De fait, le 7 juillet 2012, quand six chefs d’État de la sous-région ont réuni à Ouagadougou le Groupe de contact sur le Mali, Cissé, lui-même sur un lit d’hôpital, a envoyé un délégué. IBK, lui, a boycotté ce sommet. « IBK se fait passer pour le candidat de la sous-région. Mais beaucoup de chefs d’État le soupçonnent d’être l’homme des putschistes de Bamako », ajoute l’observateur de Ouagadougou. Pour Compaoré, le coeur est avec Cissé, mais la raison sera avec le vainqueur.

 

 

D’autres candidats – déclarés ou non – ont des contacts à l’étranger. L’ex-Premier ministre Modibo Sidibé ne cesse de sillonner la sous-région. Soumeylou Boubèye Maïga, l’expert en sécurité, a de solides appuis à Abidjan, Niamey et même Alger. Et Tiébilé Dramé, le conseiller spécial à la présidence pour les affaires du Nord, possède l’un des meilleurs carnets d’adresses du continent, jusqu’à Brazzaville. A priori, plus un candidat voyage, plus il récolte de fonds pour sa campagne. « Le problème, c’est que les chefs d’État d’aujourd’hui sont moins généreux que l’étaient Omar Bongo ou Kaddafi, glisse un familier des Palais africains. Voyager ne veut plus dire ramasser le jackpot. Cela dit, ça reste bon pour le moral des militants. »

 

 

Discrets anciens

Alpha Oumar Konaré pourrait-il choisir le candidat de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adema-PASJ), Dramane Dembélé, par fidélité au parti ? Ou bien son gendre, Tiébilé Dramé, par solidarité familiale ? Après deux années de silence, l’homme est indéchiffrable. L’un de ses fils, Birama Konaré, est communi­quant. Trois candidats l’ont sollicité pour approcher le père. Peine perdue. Depuis son exil de Dakar, Amadou Toumani Touré, lui, préfère Soumaïla Cissé, qui lui rend visite de temps en temps, à Ibrahim Boubacar Keïta, qui ne lui a pas téléphoné depuis mars 2012. Quant à Moussa Traoré, selon le mot d’un Bamakois, « il reste au bord du fleuve en regardant passer les cadavres ». C.B.

 

 

Le chouchou des casernes

Au camp militaire de Kati, fief des soldats qui ont renversé Amadou Toumani Touré (ATT) en mars 2012, on se garde bien de s’immiscer dans la campagne. « Le capitaine [Amadou Haya] Sanogo n’a pas envie d’être au coeur d’une nouvelle polémique », explique un homme d’affaires proche du chef des putschistes, investi en février à la tête du Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité. Est-il pour autant impossible de savoir à qui va la préférence de l’armée ?

 

 

Au lendemain du coup d’État, les putschistes ont interpellé nombre de politiciens : l’ex-Premier ministre Modibo Sidibé a été arrêté trois fois ; le candidat de l’Union pour la République et la démocratie (URD), Soumaïla Cissé, a été violenté ; même Dramane Dembélé, qui n’était pas encore le candidat de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adema), a été mis aux arrêts. Ce ne fut pas le cas d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Non seulement le leader du Rassemblement pour le Mali (RPM) a échappé aux pillages et aux intimida­tions, mais il a aussi été reçu avec tous les honneurs par le capitaine Sanogo.

 

 

Au sein de la troupe, on garde en mémoire la loi de programmation militaire que l’ex-président de l’Assemblée nationale avait défendue sans succès. « Il nous a toujours témoigné du respect », expliquait, quelques jours après le coup d’État, un sous-lieutenant de l’armée de l’

 

20/06/2013 à 11h:56 Par Christophe Boisbouvier  / Jeune Afrique

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