Les responsables politiques (gouvernement et opposition) ont rencontré des représentants de la société civile et des groupes armés pour appliquer les accords de paix signés il y a neuf mois.
Au Mali, tout est parti d’un constat : les accords de paix signés il y a neuf mois entre les acteurs du conflit malien peinent à être appliqués.
Alors les acteurs du monde politique – représentants du gouvernement et des principaux partis d’opposition – ont rencontré dimanche, à Bamako, des membres de la société civile, des syndicats… mais aussi des groupes armés qui continuent de sévir dans le Nord du pays. Objectif affiché : discuter pour ramener la paix sur l’ensemble du territoire.
“C’était un Mali en miniature”
Tiébilé Dramé, ancien ministre des Affaires étrangères et président du parti d’opposition Parena, a assisté à cette rencontre quadripartite et a insisté sur le fait que la restauration de la paix n’est pas l’apanage du gouvernement et des forces internationales :
“Les groupes armés – leurs chefs militaires étaient présents – ont pris des engagements. Désormais, ils vont mener des patrouilles mixtes. Et la réunion a insisté pour que ces patrouilles mixtes soient organisées avec les Forces armées du Mali (FAMa). Nous avons estimé qu’une dynamique inter-malienne se mette en place. Cela ne veut pas dire que nous nous défions de la Minusma ou de la communauté internationale, loin s’en faut. Mais enfin le moment est venu que les Maliens prennent en main la question de la restauration de la paix et de la sécurité, prennent en main la question de la réunification du Mali. Je crois que cela ne fera que faciliter le travail des forces internationales, faciliter le travail de la communauté internationale”.
Les populations fatiguées
Dans le Nord, les radios locales vulgarisent les accords de paix pour sensibiliser les populations civiles. Des forums de consultations et des ateliers sont organisés entre les représentants des organisations locales, des jeunes, des femmes, les leaders communautaires, les représentants administratifs.
Ibrahim Gariko est directeur de la Radio rurale de Ménaka, une localité du Nord où les conflits persistent, il veut croire que cette initiative de Bamako sera la bonne : “Nous pensons que c’est une très bonne démarche, car actuellement, les gens sont fatigués. Que ce soit au niveau de la Plateforme ou de la CMA, ils ont accepté de rencontrer les autorités pour les derniers réglages avant de jeter les bases d’un forum à Kidal courant mars. Pour que les gens puissent retrouver la quiétude et la tranquillité”.
Avec la bienveillance de la Minusma
La force des Nations unies au Mali, n’a pas été associée à la réunion de dimanche à Bamako… mais la directrice de la communication de la Minusma, Radhia Achouri, n’y voit pas d’inconvénient : “La mise en œuvre de l’accord de paix en générale est la responsabilité primaire des Maliens. Nous, nous avons un rôle d’accompagnement et d’appui. Ils n’ont pas nécessairement à nous consulter sur ce qu’ils font ou ne font pas. Du moment que cela s’inscrit dans la mise en œuvre des dispositions agréées dans l’accord de paix, nous ne pouvons que nous en féliciter et les encourager à persévérer”.
Par ailleurs, une nouvelle Plateforme vient d’être créée au Mali, pour protester contre la mauvaise gestion du pouvoir en place. Plusieurs centaines d’organisations de la société civile se sont regroupées sous l’étiquette “Ras-le-bol”, un peu sur le modèle des “Y en a marre” du Sénégal.
Rassemblés avec DW
Source : l’indicateur du renouveau