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Opinion : Ce qui vivifie mon doute sur le réalisme de l’agression Les explications en 17 points sur une mascarade d’assassinat

Hier nuit, j’ai pris la peine de visualiser, plusieurs fois, la vidéo de l’agression en question, mais je suis resté sur ma faim sur l’action, après avoir publié, à main levée, que l’affaire peinait à passer pour du vrai. Aujourd’hui, j’y mets plus d’arguments en m’appuyant sur 17 points qui ont contribué à faire penser que l’agression paraît plus une mise en scène qu’une réalité.

 

1 – l’agresseur a réussi à franchir le cordon sécuritaire très facilement, “une première erreur”.

2 – Il a eu tout le temps de « poignarder » Assimi assis, mais, en jouant le film au ralenti, on se dit qu’il voulait l’égorger et non le “planter “.

3 – Les deux personnes à côté d’Assimi ont eu une réaction très lente à stopper l’agresseur jusqu’à ce que l’un ait pris le temps de tourner la tête, d’observer la scène, avant d’essayer de le stopper.

4 – L’agent, qui était derrière Assimi, devrait, en l’état, tenir l’agresseur, en ciseau, au niveau de son cou pour l’immobiliser, mais malheureusement, cela a permis à ce dernier d’avoir quelques secondes précieuses s’il voulait réellement « planter » Assimi et non l’égorger.

5 – Dans la vidéo, j’ai essayé, en vain, de voir si je pouvais visualiser l’arme (le couteau mais sans succès) après avoir zoomer l’image et nul ne peut affirmer avoir clairement vu le couteau dans l’image à moins que les témoins présents sur les lieux disent le contraire.

6- L’agresseur, une fois appréhendé, a été jeté derrière un pick-up, une légèreté absolue. S’il avait des complices ou autres, on pouvait facilement l’abattre par coup de feu car exposé comme un sac. La pratique commandait qu’il soit protégé pour exploiter au maximum les informations pouvant venir de l’enquête, une berline était mieux indiquée pour son transport qu’un pick-up. Un suspect de ce calibre est à protéger. A titre d’exemple, le supposé tireur dans l’assassinat de John F. Kennedy appréhendé a été abattu froidement lorsque la CIA le conduisait. Cette affaire est une belle opportunité pour former davantage nos agents afin d’éviter ces genres d’erreurs.

7 – Le premier communiqué du gouvernement sur l’ORTM, à travers Choguel, a entretenu et amplifié le flou artistique avec une version différente des informations sur les réseaux sociaux.

8 – Le deuxième témoignage de Choguel contredisait celui d’Assimi qui dit que tout allait bien. Contrairement à Choguel, on indiquait que l’agresseur a été maîtrisé, mais blessé au doigt.

9 – Choguel n’était pas la bonne personne pour communiquer pendant que la sécurité présidentielle est là, la DGSE, le commissariat de la commune ou l’acte a été perpétré, un procureur saisi et mieux le ministre de la justice devrait être sollicitée. Alors, pourquoi Choguel zappe tout ce monde ? Voulait-il la mort d’Assimi ?

10 – Dans la pratique, après l’acte, le minimum aurait été de donner des informations basiques sur l’agresseur : nom, prénom, profession, domicile, etc.

11 – Le suspect a été hospitalisé sans aucune information et sans qu’aucun procureur ne le rencontre bien que l’on indiquait la saisine de la justice pour la circonstance.

12 – Le communiqué récent du gouvernement renforce le flou en annonçant le décès de l’agresseur. Il y a aussi des doutes sur des complicités. Le même communiqué ne fait pas mention d’acte terroriste et soutient que ce n’est pas un cas isolé pouvant comprendre l’état de démence de l’agresseur ou si on est en présence d’un cas de déséquilibre psychologique.

13 – Le gouvernement a pris l’initiative de faire une autopsie, et, de ce fait, sa crédibilité prendra un coup. Il s’est constitué juge et partie à la fois. Dans la pratique, c’est aux héritiers ou parents du défunt de demander une autopsie pour connaître les raisons du décès.

14 – Avec autant de failles, aucune démission n’a été constatée, aucune sanction n’est tombée du côté des forces de sécurité chargées de la garde du président.

15 – Pour éliminer rapidement une personne, aujourd’hui, il est plus facile de l’atteindre avec une arme à feu qu’un couteau et surtout dans un lieu public comme la grande mosquée de Bamako. Même les petits voleurs de moto se baladent avec une arme à feu.

16 – Faillite du système de contrôle à l’entrée de la mosquée « checking-fouille » et la violation du cordon sécuritaire.

17- Le mobile reste indéterminé. Et “pourquoi vouloir éliminer Assimi” ?

Le gouvernement ne paraît-il pas en passe de se dédouaner rapidement d’une accusation de tortures ayant provoqué le décès de l’agresseur ? Après enquête, le gouvernement a t-il eu peur de se faire ridiculiser ?

Enfin, l’article 8 du code de procédure pénale est cité dans le cas d’espèce où le décès de l’accusé est une cause d’extinction de l’action publique. Mais le communiqué du gouvernement laisse croire que l’autopsie sera pratiquée sur la dépouille du défunt. Encore si elle existe ?

Une analyse d’Ibrahima Ben

SourceLe Matinal

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