Christophe BIGOT, l’envoyé spécial d’Emmanuel Macron au Sahel a remis le 10 décembre à IBK l’invitation pour la rencontre de Pau, en France. Une rendez-vous entre les dirigeants du G5 Sahel avec le président français. Le Chef de l’Etat du Mali pose des conditions pour s’y rendre.
« Le déplacement du Président de la République du Mali à Pau (France), ce 16 décembre se fera sous conditions. L’envoyé spécial pour le Sahel du Président de la République française, M. Christophe BIGOT a été chargé de transmettre ces conditions à qui de droit », a indiqué ce 11 décembre Yaya Sangaré.
Le ministre de la communication n’a pas dévoilé lesdites conditions. Cependant, la facilitation du retour de l’Etat malien à Kidal pourrait figurer parmi elles. Principal point de discorde entre la France et Mali, source du désamour croissant de la population malienne envers l’ex pays libérateur, Kidal sera bien au menu des échanges à Pau. L’émissaire l’a confirmé et indiqué avoir évoqué la question avec IBK.
L’émissaire d’Emmanuel Macron a été reçu en audience mardi par le président de la République. A sa sortie de l’entrevue, Christophe BIGOT a affirmé que « Kidal est malien, le président Emmanuel Macron l’a rappelé. Il faut tout faire pour que l’autorité du Mali puisse s’exercer pleinement à Kidal. Aussi bien sur le plan sécuritaire, le retour de l’armée malienne. Aussi bien sur le plan du développement, les services publics. Aussi bien sur le plan politique. Je crois qu’il faut y travailler, il faut le faire vite », a-t-il déclaré.
L’invitation au « sommet Barkhane » de Pau est un tournant majeur dans la coopération militaire entre le Sahel et la France. Ressentie comme une convocation, Christophe BIGOT estime plutôt que « c’est une invitation à un dialogue ».
« Pau, c’est l’occasion de regarder tout ce que nous pouvons faire ensemble. Je pense qu’on peut faire plus dans le domaine de la coordination. Nous allons également faire appel à la mobilisation internationale. Prenons par exemple, l’idée de faire appel à des forces spéciales européennes…
Voilà l’esprit de cette rencontre, de ce dialogue sur lequel nous travaillons, nous préparons, nous discutons avec nos amis du Sahel pour permettre à ce qu’à l’issue de ce sommet de Pau, nous puissions ensemble définir une forme de feuille de route commune pour aller de l’avant. Parce que ces défis sécuritaires, nous sommes en mesure d’y répondre. Il faut faire évidemment preuve de patience. Et je comprends, quand on est sur le terrain, quand on fait face à ce terrorisme qu’on soit impatient au contraire, qu’on soit très exigeant. C’est normal. Mais il faut aussi être en mesure de faire l’effort nécessaire ».
Après l’audience accordée mardi par IBK, l’émissaire de Macron était ce mercredi au ministère des affaires étrangères pour échanger sur le même sujet avec Tiébilé Dramé.
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