Dans son livre « Marchands d’angoisse », le sociologue et essayiste Mohamed Amara pense que le Mali a besoin d’un président jeune soucieux de l’intérêt général pour remettre le pays sur les rails.
Marchands d’angoisse, le Mali tel qu’il est, tel qu’il devrait être (Éditions Grandvaux, 2019, 148 P.) est le nouveau livre du sociologue et ancien journaliste Mohamed Amara. Dans ce livre, l’auteur réfléchit aux conditions d’éclosion d’une société où les Maliens seraient heureux, où les « marchands d’angoisse » n’auraient pas leur place. Mais qui sont-ils, ces fameux marchands d’angoisse ? « Ceux qui spolient le peuple et qui ne lui laissent aucune liberté pour rebondir, ceux qui se goinfrent des biens communs sans honte, ceux à qui la crise actuelle profite sans gêne, ceux qui gouvernent par la terreur, ceux qui déboussolent et excluent leurs congénères », écrit Mohamed Amara.
Mais, malheureusement, ces « marchands d’angoisse » sont partout. Pour les mettre hors d’état de nuire, il faudra une « révolution » dans la manière de vivre et de diriger des Maliens, et surtout de nouveaux types de leaders, qui placent l’intérêt général au-dessus de leurs intérêts égoïstes. Car, écrit le sociologue, « aucun leader d’opinion actuellement aux affaires n’est capable de résister aux sirènes de la corruption, ni à l’appât du gain. Le manque de leadership est tel qu’on a le sentiment que les Maliens ne se reconnaissent plus comme des Maliens. Chacun se débrouille. » Chacun pour soi, et on n’est même pas sûr que Dieu est pour tous… A en croire l’auteur, c’est à cause de ce manque de leaders valeureux que le Mali est assiégé par ceux qu’il appelle les « narcoterroristes ».
L’avenir aux mains des jeunes
Pour que le Mali s’en sorte, il faudra que les jeunes organisés en mouvements sociaux prennent les choses en mains. Les jeunes sont de plus en plus majoritaires et devraient être capables de se battre contre l’injustice, la corruption, l’exclusion, la pauvreté, la convoitise des puissances étrangères et bien d’autres maux qui rongent le Mali. Ils devraient aussi être capables d’imposer l’élection d’un président jeune qui, à en croire l’auteur, répondra mieux aux préoccupations de la population. « Un président jeune, non issu des partis politiques ayant déjà montré leurs limites dans la gestion de la Nation, mais plutôt issu des mouvements hors partis. Ce sera probablement le prix à payer pour le renouveau. »
Le livre de Mohamed Amara est intéressant à plusieurs égards et devrait être lu par tous les jeunes passionnés par la politique et tous ceux qui militent pour un Mali où règnent la justice, la paix et la prospérité. Même si vous n’êtes pas d’accord avec les idées qu’il défend, il stimulera votre réflexion.
Docteur en sociologie, Mohamed Amara est enseignant à l’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako. Essayiste prolifique, il est notamment l’auteur de Le Mali rêvé (L’Harmattan, 2015).
benbere