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Nouvelles taxes sur les télécoms au Mali : Quand la désinformation s’en mêle

L’Etat du Mali, dans le souci de s’aménager de nouvelles ressources financières, a instauré de nouvelles taxes sur toutes les recharges mobiles et sur les retraits « mobile money ».

Ce qui a donné naissance à une campagne de désinformation et de manipulation de l’information.

La taxation des communications téléphoniques et des transferts d’argent par téléphone mobile est entrée en vigueur le mercredi 5 mars 2025. Elle consiste à prélever 10 % sur chaque recharge téléphonique et 1 % sur les frais de retrait mobile money. Les opérateurs de téléphonie ont informé leurs abonnées à travers un SMS que conformément aux textes en vigueur, cette contribution sera désormais déduite des recharges.

La manipulation de l’opinion publique depuis l’annonce et l’application de ces nouvelles taxes est indéniable. Abdoulaye Guindo, Fact-checkeur, explique que la communication est de deux niveaux : celle du gouvernement et celle des manipulateurs, « l’information officielle du gouvernement était claire : soutenir les projets de développement social. Cependant, il y a eu une communication non officielle, assurée par certains vidéo mans, journalistes et acteurs du web qui soutiennent le gouvernement, sans oublier certains membres du CNT qui, sans parler au nom du gouvernement, essaient de manipuler et même d’être agressifs à la limite, en insultant ceux qui se posent des questions sur cette taxe. Cette communication non officielle essaie de manipuler l’opinion publique, voire même d’agresser ceux qui ne sont pas d’accord. Officiellement, il n’y a pas eu de tentative de manipulation du gouvernement qui dit avoir besoin de cette manne pour appuyer des projets dans la santé, l’énergie… Certes les informations sont un peu biaisées mais cela vient d’acteurs non officiels qui communiquent pour le gouvernement ».

De nombreux consommateurs dénoncent « une mesure injuste qui ne prend pas en compte le pouvoir d’achat des populations déjà fragilisées ». Certains Maliens écoulent leur mécontentement via des vidéos humoristiques. Ainsi, la taxe a été rebaptisée « taxe mougan-mougan » (taxe des cent francs-cents francs). La plupart des influenceurs et vidéo mans en ligne ont fait croire à l’opinion publique que les taxes servent à améliorer la fourniture d’électricité pendant le mois de ramadan. D’autres faisaient croire qu’elles serviront à équiper les FAMa pour mieux lutter contre le terrorisme qui sévit au Mali.

Dans un post en date du 15 mars dernier, Drissa Meminta, influenceur, vantait les effets de la taxe : « 19 heures d’électricité, ça a permis aux soudeurs, aux couturiers et beaucoup d’autres entreprises de fonctionner et de faire fonctionner l’économie du pays. Soyons fiers d’y avoir contribué avec nos 1 % et nos 10 % ».

Défis des vérificateurs de l’information

Les fact-chekeurs font face à d’énormes défis. Certaines informations sont tellement biaisées ou incomplètes que les experts se demandent comment rassembler le puzzle. « Les réseaux sociaux amplifient les fausses informations à une vitesse fulgurante », affirme Fatouma Harber Fact-checkeuse. Elle confirme que certaines plateformes amplifient la désinformation sur ces nouvelles taxes, « certaines plateformes comme Facebook, Tiktok et certains canaux comme les radios permettent d’amplifier les voix qui vont vers la manipulation de l’opinion. En tant qu’acteurs de veille sur les réseaux sociaux, c’est évident. Les réseaux sociaux sont utilisés par des entités qui ne sont pas toujours identifiées ou identifiables pour dévier l’opinion ou désorienter. Nous fact-chekeurs assistons à ces tentatives de manipulation ».

  1. Guindo note le manque de communication autour du prélèvement de l’argent et la fréquence prévue pour faire le point sur le montant obtenu. Est-ce que le bilan se fera chaque trimestre ou semestre ? Cette question n’est pas encore répondue et la population veut savoir concrètement ce à quoi l’argent servira. A l’Etat de travailler sur les questions que les uns et les autres se posent.

Autres amalgames et manipulations

Une récente suspension des puces non identifiées amplifie la désinformation et tout tourne autour du « mougan-mougan ». Dans une vidéo sur Facebook qui a fait des milliers de vues et plus de « 7000 j’aime », on voit du monde devant une agence d’un opérateur de téléphonie. Un jeune, sans sourciller, affirme que les puces suspendues sont une punition contre ceux qui ont refusé de payer les « mougan-mougan ».

Pourtant, cette suspension des puces s’explique par le fait que beaucoup n’ont pas identifié leurs puces. Si, pour certains, c’est une source de faire l’amalgame avec le paiement des taxes, pour d’autres, c’est par méconnaissance et le manque de cartes Nina qui est à la base.

Sadou, un agent d’Orange-Mali, explique pourquoi certaines puces sont suspendues : « Il n’est un secret pour personne que nous avons fourni des efforts pour identifier les uns et les autres. Nous avons été présents dans tous les quartiers de Bamako pour identifier les puces. Et auparavant nous avions partagé des liens pour identifier les puces via Maxit notre application partout où nos abonnés se trouvent pour leur éviter les longues files devant l’agence. Nonobstant cela, certaines puces restaient non identifiées, un communiqué informait que les puces non identifiées seraient suspendues à partir du 15 avril. Certains utilisateurs ont fait la sourde oreille jusqu’à la coupure de leur ligne, d’où cette foule devant les différentes agences ».

Moralité : la vérité finit toujours par rattraper le mensonge.

Oumou Fofana

Source: Mali Tribune

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