Le ministère de la Santé et de l’hygiène, en partenariat avec la Banque mondiale, a procédé, le lundi 18 mars, à l’hôtel Sheraton de Bamako, au lancement du mécanisme de financement mondial, en Anglais Global Financing Facility (GFF). Il s’agit d’une opportunité qui permettra d’opérationnaliser les actions prioritaires en faveur de la santé maternelle et infantile, inscrites dans le cadre de la réforme du système du Mali.
La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre de la Santé et de l’hygiène publique, le Pr Samba Ousmane SOW, en présence de son homologue de la Solidarité et de l’action humanitaire, Hamadoum KONATE ; de Tim EVANS, Directeur Santé, nutrition et population de la Banque mondiale, etc.
Selon M. EVANS, le GFF est un dispositif de financement clé à l’appui de la Stratégie mondiale pour la santé des femmes, des enfants et des adolescents.
Aussi, a-t-il précisé, il s’agit d’un partenariat de financement piloté par le Mali qui réunit les différentes parties prenantes, sous le leadership et le contrôle du Gouvernement, avec l’objectif d’accélérer les efforts déployés pour mettre fin aux décès évitables de mères, de nouveau-nés, d’enfants et d’adolescents d’ici 2030, grâce à la mise en œuvre de financements intelligents, à l’échelle appropriée et durables.
En effet, ce nouveau partenariat vise à mobiliser les ressources des marchés financiers privés pour combler le déficit de financement mondial en matière de santé de la mère, de l’enfant et de l’adolescent.
Selon le ministre de la Santé, la mortalité infantile a augmenté de 95 à 101 décès pour 1 000 naissances vivantes entre 2012 et 2018, et la mortalité maternelle reste l’une des plus élevées dans la région avec 587 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2015, au Mali.
Aussi, a-t-il souligné, d’autres questions liées au taux élevé de natalité et au nombre élevé de grossesses des adolescentes soulignent la nécessité d’adapter les prestations et les services de santé à ces besoins qui sont exclusivement féminines.
En outre, soutient le ministre, l’investissement du Gouvernement dans la santé et la politique de recouvrement des coûts doivent être revus.
« Le Mali n’a dépensé que 0,85% du PIB en soins de santé et 4,32% du budget national révisé en 2018. Les frais d’utilisation, quant à eux, représentent un obstacle financier majeur aux soins de santé. En effet, 46% de la population ayant besoin de soins n’auraient pas utilisé les services de santé parce qu’ils sont trop chers», a-t-il déclaré.
C’est conscient de cette situation et de ses causes, que le Gouvernement s’est engagé dans une réforme en profondeur du système de santé pour corriger ces insuffisances et créer la dynamique qui lui permettra d’améliorer de façon significative et durable l’état de santé de sa population. Et l’adhésion du Mali, en juin 2018 au GFF, s’inscrit dans cette dynamique.
Ainsi, le lancement du partenariat Mali-GFF est une véritable opportunité pour notre pays qui vient de prendre des décisions importantes nécessitant une forte mobilisation de ressources financières.
Mieux, l’appui du GFF permettra d’opérationnaliser les actions prioritaires en faveur de la santé maternelle et infantile inscrites dans le cadre de cette réforme. Pour ce faire, dira-t-il, son Département s’engage à mobiliser toutes les parties prenantes à travers la création d’une plateforme de coordination GFF au Mali qui sera non seulement responsable de l’élaboration du dossier d’investissements, mais aussi l’élément catalyseur qui leur permettra de sauver un million de vies à l’horizon le plus proche.
La cérémonie a été sanctionnée par une conférence de presse, animée par le ministre de la Santé et les PTF (Banque mondiale, UNICEF) pour édifier les journalistes sur la gouvernance, le financement et les activités de ce nouveau partenariat.
Par Sékou CAMARA
Source: info-matin