Si le Mali est un pays connu du grand public principalement pour le conflit qui le secoue depuis quelques années, conflit dans lequel la France est largement impliquée, son potentiel minier et énergétique attire moins les medias, et pourtant …
Alors que déjà, en janvier 2013 , nous indiquions que le Mali est un pays riche en pétrole, en gaz et en mines d’or… richesses qui pourraient d’ailleurs être à l’origine des tensions actuelles, le pays se révèle également riche en lithium.
Ainsi, selon les résultats d’une étude exploratoire réalisée par le propriétaire, Birimian, le coût du projet de lithium dénommé Bougouni a été évalué à 83,4 millions de dollars. Il couvre une superficie de 250 km2, dans une région située dans le Sud du Mali, pays ou l’entreprise minière australienne détient également deux projets aurifères, Massigui et Dankassa. .
Le développement du projet de Bougoumi sera réalisé en deux étapes, sur une durée globale de 13 ans. 47,2 millions dollars seront affectés à la réalisation de la première phase, une exploitation à ciel ouvert d’une capacité de production annuelle d’un million de tonnes. La deuxième phase sera dédiée quant à elle au traitement du minerai par une usine de séparation en milieu dense.
«Les résultats de l’étude exploratoire confirment le potentiel remarquable de notre projet de lithium Bougouni. Il s’agit de l’un des plus grands projets à haute teneur en lithium au monde et nous continuons à nous concentrer sur l’accélération de son développement», a commenté à cette occasion Kevin Joyce, DG de Birimian.
La compagnie finalise parallèlement un programme de forage en vue d’améliorer et accroître les ressources du gisement Goulamina, un des plus grands gisements du projet.
À la suite de ces résultats positifs d’étude exploratoire, l’étude de pré-faisabilité du projet a été entamée. Elle devrait prendre fin en juin 2017.
En novembre 2016, la compagnie minière Kodal Minerals a quant à elle conclu un accord avec la société Minefinders, en vue d’acquérir une participation de 90% dans le projet de lithium Diendio, situé dans le Sud du Mali. Le projet couvre une superficie de 109 km2 et comprend trois concessions, Diendio Sud, Diossyan Sud et Manankoro Nord. La transaction évaluée à 65 000 $ sera payée en deux tranches, la clôture étant prévue pour novembre 2017.
«Cette acquisition est le résultat du travail mené par notre équipe locale pour identifier de potentielles cibles et notre connaissance du terrain a permis une finalisation rapide de l’accord. Le faible montant de la transaction nous permettra de nous concentrer sur les dépenses maximales prévues sur le site et notre équipe d’exploration commencera immédiatement l’échantillonnage initial et la cartographie.», avait alors déclaré le PDG de Kodal, Bernard Aylward.
Décidément très intéressant le Mali pour les sociétés minières … D’autant plus que la demande en lithium a le vent en poupe, matière première actuellement très recherchée en vue de produire des batteries ion-lithium pour voitures électriques ou téléphones portables.
Le 14 janvier dernier, François Hollande, en visite officielle au Mali, avait prévenu quant à lui que la présence militaire française au côté de forces maliennes pour leur formation et la lutte contre les groupes djihadistes présents dans le pays serait longue.
« Nous resterons ici, au Mali, dans le cadre de l’opération Barkhane tant que les pays africains -et il n’y a pas que le Mali- en décideront », avait alors déclaré le chef de l’Etat français lors de la conférence de presse de clôture du 27e sommet Afrique-France. »Notre objectif est de former les armées africaines » pour qu’elles assurent leur mission, à savoir « mettre en sécurité la zone sahélo-saharienne », avait-t-il poursuivi.
« Mais ce sera long parce que nous avons en face de nous des groupes terroristes particulièrement armés et déterminés à déstabiliser l’ensemble de la région », avait-t-il averti.
Le président malien a jugé pour sa part que l’opération Barkhane « en son temps et encore aujourd’hui répond à un besoin, non seulement du Mali, du Sahel mais aussi de l’Europe et du monde ». »Il y a donc aujourd’hui des situations qui justifient cette coopération entre la France et nos armées », avait-t-il souligné, ajoutant que « bien sûr » les troupes « resteront le temps qu’il faudra pour notre bien commun ».
Sources : agence ecofin, Birimian, AFP