Le rapport annuel du Secrétaire général de l’ONU sur la situation au Mali vient d’être rendu public. Pour Antonio Guterres, non seulement la situation sécuritaire et humanitaire s’est « nettement détériorée », mais « presque aucun progrès n’a été fait dans l’application de l’accord de paix » au cours de l’année écoulée. Au nombre des points qui stagnent, la mise en place du DDR, le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion.
Pour Antonio Guterres, il est urgent que les groupes armés participent activement à la mise en place de l’accord notamment souligne-t-il, « en proposant leurs listes définitives de candidats pour le processus de DDR afin de mettre en routes ces processus une fois pour toutes ». Faute de quoi, « la stabilisation et la consolidation de la paix dans le nord du Mali resteront hors de portée », estime le Secrétaire général.
Et le temps presse, car la commission nationale du DDR a prévu d’entamer le processus le 15 octobre, avec d’abord les membres des mécanismes opérationnels de coordination, puis les déserteurs de l’armée en 2012, les membres de groupes armés signataires de l’accord et enfin les groupes armés civils. Huit zones de cantonnement construites par la Minusma sont en train d’être finalisées.
Mais le manque de confiance entre signataires de l’accord, l’instabilité sécuritaire et l’absence de critères d’intégration clairement définis, comme par exemple la question de l’harmonisation des grades, sont autant de freins au démarrage du processus, selon Antonio Guterres, pour qui le principal obstacle reste donc la remise par les groupes armés des listes des combattants concernés.
Des groupes qui réclament aussi des quotas dans toutes les institutions sécuritaires et pas seulement les forces armées, comme initialement prévus. Or cette demande n’a pas encore été examinée par le gouvernement. Autant d’éléments qui rendent plus qu’incertain un début de processus d’ici 10 jours.
RFI