Des soldats de l’ex-junte dirigée par le général Amadou Haya Sanogo se sont révoltés lundi dans la matinée dans leur camp à Kati pour, dit-on, exprimer leur colère et réclamer des grades supérieurs, a-t-on appris des sources.
Lundi dans la matinée, les « mutins ont défoncé les portes du SMB (service matériels bâtiments, là sont stockées les armes), avant de commencer les hostilités contre des responsables de la junte, pour avoir bloqué leur nomination au grade supérieur à titre exceptionnel, entre autres raisons », a déclaré un habitant de Kati.
Les mutins « estiment » qu’ils ont été « trahis par certains de leurs chefs notamment le général Sanogo et l’adjudant Seyba Traoré. Ces deux n’ont pas été arrêtés, mais la maison de l’adjudant a été saccagée ».
Les tirs ont cessé, mais jusqu’au soir, les mutins sont sur leur garde avec les armes. Ils sont notamment au niveau du château d’eau aux alentours du siège de la junte à Kati, a précisé un journaliste local.
Dans la matinée, une source militaire avait confié à Xinhua que « Il s’agit des éléments de la garde rapprochée du capitaine Amadou Konaré et du colonel Youssouf Traoré, qui accusent le chef de cabinet du Comité de suivi des reformes d’avoir enlevé leurs noms sur la liste de nomination au grade supérieur et d’oublier superbement le capitaine Konaré pour la promotion exceptionnelle ».
Cette même source avait ajouté que les mutins « sont venus avec des fusils mitrailleurs vers 10h00 et ont commencé à tirer partout. Ils ont ensuite enlevé le lieutenant-colonel Mohamed El Habib Diallo pour une destination inconnue ».
Par ailleurs, aux dernières nouvelles, « le lieutenant-colonel Mohamed El Habib Diallo serait blessé par balle », a indiqué une source civile à Kati en début de soirée, ajoutant : « le militaire qui dirige cette mutinerie n’est pas encore connu ».
« Pour l’instant, la révolte est clandestinement dirigée, on ne sait pas l’identité de son auteur. On ne connaît pas non plus où se trouvent le général Sanogo et l’adjudant Seyba Diarra, tout comme le capitaine Amadou Konaré et le colonel Youssouf Traoré », a précisé cette même source civile.
Un officier en service au ministère malien de la Défense, qui n’a pas souhaité de faire de commentaire sur l’affaire, s’est contenté de dire : » la situation est calme ».
« Il reste à savoir comment les autorités maliennes comptent désarmer ces mutins décidés à aller jusqu’au bout ? », s’interroge un citoyen malien.
Pour rappel, le 22 mars 2012, le président Amadou Toumani Touré a été renversé par un coup d’Etat militaire dirigé le capitaine Amadou Haya Sanogo, devenu général par la suite, à l’image d’autres officiers de la junte.