Les Forces armées maliennes (FAMa) appuyées par le Groupement tactique désert (GTD) Bison ont reçu la mission de sécuriser le village de Nokara. Ce secteur situé dans l’ouest du Gourma malien, est sous emprise d’un Groupe armé terroriste (GAT) qui attaque régulièrement la route nationale 16, axe stratégique majeur entre Gao et Douentza.
Pendant que les FAMa patrouillent dans la ville, une section d’appui de la Force Barkhane est partie se positionner en hauteur de la localité afin de déceler d’éventuels poseurs d’Engins explosifs improvisés (EEI). Au cours de cette reconnaissance, les militaires intrigués par un éclat au loin dévient de l’itinéraire initial pour se diriger vers la colline de Zohoulani.
« Motos en vue ! » annonce le chef de groupe anti-char. Rapidement, le groupe débarque puis commence les fouilles. Les hommes découvrent des musettes contenant des documents écrits et, des téléphones, un nécessaire de perfusion avec du matériel médical et sanitaire ainsi que plus loin, des munitions de mitrailleuses, des kits d’entretien de kalachnikov . « On comprend très vite qu’on a affaire à des combattants » explique le lieutenant Antoine, chef de section.
Tout à coup, la radio annonce « hommes en fuite dans les hauteurs ! ». L’officier décide alors d’envoyer le groupe antichar et les tireurs d’élite afin de les intercepter et éviter qu’ils ne s’exfiltrent. En chemin, le groupe découvre encore trois autres motos. Il est désormais nécessaire de boucler la zone en encerclant la colline. Les FAMa ont rejoint les militaires de l’opération BARKHANE. La patrouille conjointe intercepte deux hommes qui tentent de s’exfiltrer par l’ouest. La fouille des lieux commence. C’est une course contre la montre : il est 18h et le soleil disparaît à l’horizon.
Au même moment des tirs retentissent. Le groupe de tireurs d’élite du lieutenant Antoine, resté au nord du dispositif, a entraperçu des hommes sur la crête avec qui le combat s’engage. Cependant avec le crépuscule et plus de 300 mètres de dénivelé, les tirs sont compliqués. Les marsouins de la section d’appui mettent alors les mortiers de 81mm en batterie et tirent, seulement deux obus, appliquant une riposte proportionnée.
Le silence règne désormais. Il fait nuit mais la chaleur est toujours écrasante. D’un seul coup, un vent violent s’abat sur la colline. Les hommes disparaissent sous une tempête de sable et de pluie mais la surveillance est sans relâche. Les hommes scrutent désormais la colline grâce à leur système de jumelle de vision nocturne sans savoir encore ce que leur réserve la nuit.
Source: Barkhane