Cadre institutionnel, conventions, actions des ONG, engagement des jeunes, perspectives à l’horizon 2030 sont des choses utiles à savoir sur la planification familiale au Mali.
La planification familiale, en Afrique et au Mali spécifiquement, a bravé plusieurs restrictions afin que le service soit effectif. Cela en raison de la sensibilité du sujet dans les sociétés africaines où parler de sexualité ou de planification familiale n’est pas évident.
Ainsi, nombreux sont-ils ceux qui ignorent ce concept. Voici 5 choses à savoir sur la politique du gouvernement du Mali en matière de planification familiale.
1. Les législations maliennes sur la planification familiale
Il existe, au Mali, la loi 02-044 du 24 juin 2002 portant sur la santé de la reproduction. Cette loi stipule, notamment en son article 2 : « Les hommes et les femmes sont égaux en droit et en dignité en matière de santé de la reproduction. La santé de la reproduction, objet de la présente loi, suppose que toute personne peut mener une vie sexuelle responsable, satisfaisante et sans risque. »
Aussi, en son article 3, le document ajoute : « Les hommes et les femmes ont le droit égal de liberté, de responsabilité, d’être informés et d’utiliser la méthode de planification ou de régulation des naissances de leur choix, qui ne sont pas contraires à la loi. » Tandis que l’Article 4 dispose que tout individu, tout couple a le droit d’accéder librement à des services de santé de reproduction et de bénéficier des soins de la meilleure qualité possible.
2. Projet Mali-Unicef
C’était un vendredi 17 juin 2016 que l’Unicef a signé, en partenariat avec le gouvernement malien, un projet de 1 724 500 $ pour l’accroissement de la demande et l’utilisation des services de santé de la reproduction et planning familial.
Sur financement de la Banque mondiale, ce partenariat est initié dans le but de pallier les failles des différentes politiques visant à amener les populations maliennes vers les services de SR et de PF dans trois régions du Mali et le district de Bamako. Il vise à d’offrir aux femmes un meilleur accès aux services de PF et des soins prénataux et d’accouchement sûr.
3. Les ODD d’ici 2030
Les Nations unies ont approuvé, le 2 août 2015, 17 objectifs de développement durables à exécuter à l’horizon 2030. Parmi ces objectifs de développement durable, le 3e vise à donner aux individus les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bien-être à tout âge. Encore que pour que l’ODD numéro 3 soit atteint, il s’agira d’assurer l’accès pour tous à des services de soins de santé sexuelle et procréative y compris à des fins de planification familiale, d’information et d’éducation, et la prise en compte de la santé proactive dans les stratégies et programmes nationaux d’ici 2030.
4. Les actions d’organisations non gouvernementales
Les organisations non gouvernementales jouent un grand rôle dans la promotion de la planification familiale au Mali. Plaçant l’accès à la santé au cœur de leurs plans d’actions, elles constituent non seulement des acteurs mais aussi des partenaires techniques et financiers des gouvernements en matière de santé de la reproduction et de la planification familiale. Ces structures, généralement internationales, vont plus loin en assurant un meilleur service en SR aux populations vulnérables, pendant les conflits et comblent le vide que laissent parfois les gouvernements africains dans ces zones dites rouges. Il y a aussi, au niveau national, de grandes ONG telle que ASDAP qui a, au cours de ces dernières années, beaucoup contribué à l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive pour les jeunes et adolescents au Mali.
5. Les organisations d’enfants et de jeunes
Ensuite, il y a les organisations d’enfants et de jeunes qui sont des cibles mais aussi ceux qui sont plus proches des réalités et du terrain. Avec ou sans l’aide de partenaires, les OEJ mènent plusieurs actions telles que des sensibilisations, distributions de matériels de SR et PF, éducations des pairs afin de lutter contre les maladies sexuellement transmissibles, les grossesses non désirées et précoces.
A cela, s’ajoutent des activistes indépendants qui luttent autant sur les réseaux sociaux que sur le terrain en faveur du droit à la santé sexuelle et reproductive.
Source : Benbere