Madagascar a réintégré le 27 janvier les instances de l’Union africaine, après cinq ans de mise à l’écart, suite à la prise de pouvoir par Andry Rajoelina en 2009. L’organisation panafricaine l’a annoncé hier pour permettre au nouveau président élu, Hery Rajaonarimampianina, de participer au sommet de chefs d’Etat qui commence jeudi. Mais certains observateurs jugent cette décision un peu prématurée.
Selon Juvence Ramasy, maître de conférence en sciences politiques à l’université de Toamasina, cette réintégration de Madagascar à l’Union africaine, est un peu trop «rapide».
Elle repose selon ses termes sur un motif « assez léger », à savoir l’investiture du nouveau président Hery Rajaonarimampianina, tandis que les autres diplomaties attendent au moins la mise en place de la nouvelle Assemblée nationale et du nouveau gouvernement, pour reprendre, leur coopération avec Madagascar. c’est la position de l’Union européenne, par exemple.
Donc quel est l’intérêt pour l’Union africaine, d’aller aussi vite ? Toujours selon Juvence Ramasy, il s’agit pour elle de montrer qu’une médiation africaine a réussi, et d’ériger Madagascar, en modèle de sortie de crise.
D’autres sources, à la fois diplomatiques et gouvernementales, indiquent qu’il s’agit de permettre à Hery Rajaonarimapianina d’assister à la conférence des chefs d’Etat de l’UA prévue en fin de semaine, et ainsi, par ricochet, de renforcer sa légitimité et sa stature, au niveau national.
Selon des sources proches du président malgache, sa présence à cette conférence n’est pas confirmée mais elle est quasi certaine.