Le vote est terminé sur la Grande Ile. Près de 8 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour se choisir un président et élire les députés. Ces élections de sortie de crise sont capitales pour l’avenir de Madagascar. A Antananarivo, l’heure est au décompte des voix.
Les bureaux de vote se sont transformés en fourmilières, les agents électoraux continuent de dépouiller les bulletins.
La procédure est très stricte. L’idée, une fois de plus, est d’éviter tout cafouillage qui entraînerait des annulations. Des calculatrices ont d’ailleurs été distribuées, car au premier tour les erreurs ont été nombreuses. Les bulletins sont donc comptés à la sortie de l’urne, présentés un par un au public. Chaque voix est ensuite inscrite à la craie sur un tableau.
Ce processus va prendre du temps, au moins une bonne partie de la soirée. Il faudra ensuite remplir les procès-verbaux, les faire signer par tous les membres du bureau avant d’entamer l’acheminement vers les locaux de la commission électorale. Dans les bureaux du centre-ville de la capitale, ce dépouillement se déroule dans une ambiance festive. Aucune animosité entre les partisans des deux candidats à la présidentielle. Au contraire, à chaque bulletin pour l’un ou l’autre, les cris de joie résonnent dans les salles de classe.
REPORTAGE : un scrutin serein
Si certains craignaient des troubles le jour du vote, tout s’est finalement bien passé dans le calme.
Depuis l’ouverture à 6 heures du matin, les électeurs défilent dans cette école primaire du centre-ville. Au milieu de la salle de classe, deux grandes urnes, une rouge pour la présidentielle, verte pour les législatives. Le président du bureau de vote oriente les électeurs, et les gens s’y retrouvent, confirme-t-il.
La procédure prend plus de temps que d’habitude. A l’extérieur les gens attendent leur tour patiemment. Cet homme dit venir voter pour « sortir de la crise la nation de Madagascar », et cette femme « veu(t) que Madagscar soit vraiment en paix. Actuellement, les Malgaches n’ont pas les moyens d’acheter les produits de première nécessité ».
A la mi-journée les observateurs de l’Union européenne font un premier commentaire sur le scrutin. Tout va bien, selon Maria Muniz de Urquiza, la chef de la mission : « Tout se passe normalement. Nous avons 123 observateurs, ils n’ont pas rapporté de problèmes majeurs. »
A la nuit tombée, la salle se remplit, le dépouillement des deux urnes est fastidieux mais se déroule aussi dans le calme.
Source : RFI