Le président Hery Rajaonarimampianina va présider ce mercredi 29 janvier son premier Conseil des ministres. Le gouvernement pour l’instant reste le gouvernement d’union nationale. Il a été reconduit par décret jusqu’à la nomination d’un nouveau Premier ministre. L’arrivée d’ Hery Rajaonarimampianina au pouvoir suscite beaucoup d’attente. Quelle politique vat-il mener ? Il a promis dans son discours d’investiture de ne pas faire de chasse aux sorcières du passé. Que faut-il comprendre ? Décryptage.
Lorsque le président malgache déclare : « Je ne partirai pas dans une chasse aux sorcières du passé (…), mais (…), je n’accepterai aucune dérive », Jean Eric Rakotoarisoa, professeur de droit, développe : « Cela veut dire qu’on oublie tous les trafics présumés du régime de transition, y compris, le bois de rose, mais qu’à partir de maintenant, ces trafics, c’est fini ».
Ndranto Razakamanarina, président de l’Alliance écologiste Voahary Gasy, va plus loin que la citation : « C’est comme si Hery Rajaonarimampianina se blanchissait lui-même, dans la mesure où il a fait partie du régime de transition, et qu’on le soupçonne d’avoir couvert des trafics ».
Lalatiana Ravololomanana, proche de l’ancien président Albert Zafy, (qui a déposé plusieurs plaintes contre le régime de transition concernant des trafics de bois de rose présumés) s’explique : « C’est donc à une autorité indépendante de décider ce qui doit être oublié, ou pas. Il ne peut pas y avoir de réconciliation nationale, basée sur l’impunité ».
Pour Jaobarison Randrianarivony, membre de l’équipe rapprochée du président malgache, «ces interprétations sont déplacées, c’est un discours d’ouverture. Hery Rajaonarimampianina veut dire qu’il n’est pas dans un état d’esprit de vengeance politique, y compris envers les membres de l’ancien régime de Marc Ravalomanana ».