Le dimanche dernier, des milliers de Maliens ont pris d’assaut le stade du 26 mars, le plus grand stade du Mali. Objectif : prier pour la paix au Mali, selon l’imam Mahmoud Dicko, l’organisateur de la rencontre et non moins président du Haut Conseil Islamique du Mali. Religieuse, l’atmosphère était aussi revendicative et des slogans contre la France, le gouvernement et la mauvaise gouvernance ont été lancés : « Stop à la démagogie de la France, Oui à la peine de mort, Oui à une bonne gouvernance, Boubèye dégage.»
Tous les observateurs, un tantinet attentifs de la scène malienne, ont vu venir depuis de longues semaines cette démonstration de force et des leaders musulmans du Mali. A présent, rien ne va au Mali. Nous assistons à une avalanche de problèmes. Entre les attaques terroristes au Nord, les conflits intercommunautaires dans le Centre, l’insécurité chronique sur la quasi-totalité du territoire national dont Bamako, les manifestations et grèves quasi-ininterrompues des travailleurs maliens pour des revendications légitimes, la corruption et les scandales financiers qui font fuir les partenaires du Mali et les investisseurs, la répression sanglante des manifestations, le pays est carrément au bord du gouffre.
Le clan IBK règne désormais sur le Mali sans partage et sans la moindre attention ni pour le bien de son peuple ni pour les mises en garde qui lui sont envoyées. Le PM Soumeylou Boubèye Maiga, lui, ne respecte plus rien ni personne. Il veut mener de façon solitaire les grands dossiers de la Nation (reformes institutionnelles…) Et l’avis des autres couches sociales du Mali ? Il n’en a cure, persuadé – à raison – que la communauté internationale ne bougera pas le petit doigt pour interférer dans son jeu. Et Boubèye a raison, le danger ne viendra pas de l’extérieur. En affamant et en privant de toutes perspectives plus de 18 millions de Maliens, il prend le risque d’une déflagration populaire.
Madiassa Kaba Diakité
Le republicain mali